Le Tabouret du ParadisOn raconte qu’un habitant de Guichen, étant mort, s’en alla à la porte du Paradis demander à saint Pierre de le laisser entrer dans leCiel pour parler au bon Dieu.— Notre Seigneur n’est pas là, en ce moment, répondit le grand portier. Attends un peu.Le solliciteur, affaibli par la maladie qui l’avait fait quitter la terre, s’accroupit sur un tapis et, tout à coup, aperçut à ses pieds une clefen or, tombée sans doute du trousseau de saint Pierre.Il la prit, et, ayant regardé tout autour de lui, il vit une petite porte, avec une serrure dans laquelle la clef entrait parfaitement. Ayantouvert cette porte, il se trouva dans la salle du trône, où le bon Dieu tient ses audiences, entouré des anges, qui ont chacun untabouret d’argent.La pièce étant déserte, le Guichenas eut l’idée de prendre, pour un instant, la place du Père Éternel.Il ne fut pas plutôt assis sur le trône qu’il domina notre planète, et découvrit tout ce qui s’y passe.Il vit, notamment, des lavandières en train de faire leur lessive. Lorsqu’elles eurent étendu leur linge, sur les ajoncs d’un coteau, elless’en furent prendre leur repas.Un fin voleur, qui guettait ce moment, sortit de dessous un buisson, s’empara du linge, l’attacha avec des branches de genêts et sesauva.Le bon Dieu intérimaire, scandalisé d’un pareil larcin, saisit l’un des tabourets d’argent, et le lança dans la direction du fripon.Entendant du bruit, le bonhomme de Guichen descendit bien vite du trône, et ...
Voir