SOUS-DÉVELOPPEMENT ET SPÉCIFICITÉ CULTURELLE DANS LA JUSTIFICATION DE L'ÉTAT AUTORITAIRE Madjid BENCHIKH* Les États autoritaires sous-développés avancent souvent le sous-dévelop- pement e t la spécificité de leur culture pour justifier le rejet ou la violation dcs droits de l'homme. Ces arguments ont pour but de montrer que la situation des droits de I'homme dans ces pays n'est pas due à une volonté politique. Le sous-développement e t la spécificité culturelle seraient des facteurs objectifs qui s'irnposeraieiit aux États sous-développés comme conséquence de leur histoire. Or, l'histoire des pays sous-développés e t singulièrement leur histoire économique est largement animée par l'Europe relayée parfois par les USA. En excipant du sous-développement pour justifier le rejet des droits de l'homme et des libertés démocratiques dans leurs pays, les dirigeants des États sous-déve- loppés font d'une pierre deux coups : ils justifient l'État autoritaire et tentent d'impliquer e t donc de gêner les pays développés qui auraient une respon- sabilité dans les difficultés que rencontrent les pays sous-développés. À l'adresse de leurs populations les dirigeants des États autoritaires cherchent à obtenir non seulement le silence de toute opposition mais également son illégitimité. Tant que le sous-développement n'est pas vaincu, aucune comparai- son n'est possible avec les régimes politiques des pays développés. Pour vaincre le sous-développement et arriver au stade des droits de l'homme et des libertés démocratiques, toutes les forces doivent se mobiliser derrière le gouvernement.
- dirigeants des états autoritaires
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