Épicure, Lettre à Ménécée

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ÉPICURE , Lettre à Ménécée Le terme « épicurisme » est devenu synonyme d’ « hédonisme » : le fait de considérer que le plaisir est le but de l’existence. En réalité, l’épicurisme est plus raffiné qu’on ne le pense et possède une conception du monde très savante et particulière, d’où ela volonté d’Épicure de les enseigner (fin du IV siècle av. J.-C.). Pour libérer ses disciples de leurs craintes, Épicure leur transmettait la doctrine matérialiste de Démocrite : ce sont les atomes qui, en s’assemblant sans but, mirent la matière en forme et non un quelconque dieu. En conséquence, les hommes n’ont de compte à rendre à personne et peuvent donc se consacrer à rechercher les plaisirs et éviter la douleur. Le remède d’Épicure se nomme le tétrapharmakon et vise à atteindre l’ataraxie (une âme sans trouble ni douleur) qui est synonyme de bonheur pour le philosophe. Bien que cette conception prudente du plaisir puisse décevoir, Épicure n’en reste pas moins le premier philosophe à proclamer l’indépendance de l’homme à l’égard de toute transcendance et propose à tout homme un bonheur terrestre. Il faut philosopher « Il faut que le jeune homme aussi bien que le vieillard cultivent la philosophie. » En effet, philosopher apporte de la « félicité ». Premier remède : les dieux ne sont donc pas à craindre. Si les dieux existent, immortels et bienheureux, la manière qu’à la foule de les considérer est fausse, impie.
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30 octobre 2013

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ÉPICURE ,
Lettre à Ménécée

Le terme «épicurisme» est devenu synonyme d’ «hédonisme»: le fait de
considérerqueleplaisirestlebutdel’existence.Enréalité,l’épicurismeestplusraffiné
qu’onnelepenseetpossèdeuneconceptiondumondetrèssavanteetparticulière,d’où
elavolontéd’Épicuredelesenseigner(finduIV siècleav.J.-C.).
Pourlibérersesdisciplesdeleurscraintes,Épicureleurtransmettaitladoctrine
matérialistedeDémocrite:cesontlesatomesqui,ens’assemblantsansbut,mirentla
matièreenformeetnonunquelconquedieu.Enconséquence,leshommesn’ontde
compteàrendreàpersonneetpeuventdoncseconsacreràrechercherlesplaisirset
éviterladouleur.Leremèded’Épicuresenommeletétrapharmakonetviseàatteindre
l’ataraxie(uneâmesanstroublenidouleur)quiestsynonymedebonheurpourle
philosophe.
Bienquecetteconceptionprudenteduplaisirpuissedécevoir,Épicuren’enreste
pasmoinslepremierphilosopheàproclamerl’indépendancedel’hommeàl’égardde
toutetranscendanceetproposeàtouthommeunbonheurterrestre.

Ilfautphilosopher
«Ilfautquelejeunehommeaussibienquelevieillardcultiventlaphilosophie.»En
effet,philosopherapportedela«félicité».

Premierremède:lesdieuxnesontdoncpasàcraindre.
Silesdieuxexistent,immortelsetbienheureux,lamanièrequ’àlafouledelesconsidérer
estfausse,impie.Eneffet,ilsn’interviennentpaspourdistribuercadeauxetmauxau
seindelapopulationenfonctiondesvertusdechacun.

Deuxièmeremède:lamortn’estrien
«Lamortn’estrienpournous,cartoutbienettoutmalrésidentdanslasensation;
or,lamortestlaprivationcomplètedecettedernière.»Decefait,nepascraindrelamort
conduitànepasêtreinquietàsonsujetetdoncàmaximisersesplaisirs.Lesage«ne
tientpasàjouirdeladuréelapluslonguemaisdeladuréelaplusagréable».«L’avenir
n’estnientièrementennotrepouvoirnitoutàfaithorsdeprise»,ilnefautnicomptersur
luiniperdreespoir.

Métriophatieetclassificationdesdésirs
Lesdésirssontsoit«naturels»(justenaturelsounaturel«nécessaires»)soit
«vains».«Tousnosactesvisentàécarterdenouslasouffranceetlapeur».End’autres
termesàatteindrel’ataraxie.

Cecalculdesplaisirsetdespeinespermetd’apprendrelasagesse
«Leplaisirestlecommencementetlafindelavieheureuse».Ilest«notrebien
principaletinné».Ilnefautpaséviteràtoutprixladouleursileplaisirderrièreestplus
élevéqueceluiobtenusansdouleur.Toutplaisirnonplusnedoitpasêtrerecherché
pourlesmêmesraisons.


1Ilfautsavoirsesuffireàsoi-même
«C’est un grand bien, à notre sens, de savoir se suffire à soi-même». Il faut
s’habitueràvivred’unemanière«simpleetpeucoûteuse»pourmaximisersonplaisiret
atteindrel’ataraxie.

L’épicurismen’estpasexhortationàl’orgie
«Quandnousdisonsqueleplaisirestnotrebutultime,nousn’entendonspasparlà
lesplaisirsdesdébauchésniceuxquiserattachentàlajouissancematérielle,ainsiquele
disentlesgensquiignorentnotredoctrineouquisontendésaccordavecelle,ouqui
l’interprètentdansunmauvaissens.Leplaisirquenousavonsenvueestcaractérisépar
l’absencedesouffrancescorporellesetdetroublesdel’âme.»

Lesageestunl’êtreleplusfort
Lasagesseest«leplusgranddesbiens»etparconséquent«plusprécieusequela
philosophie».Elleesteneffetenseignementdesvertus,sanslesquellesonnepeutêtre
heureux.Aucunêtren’estdoncsupérieurausage,quiacomprisquelebonheurétaità
saportéeetladouleurfacileàsupporter,pasplusqu’ilnecraintlehasardouledestin.
Enméditantcespropos,ledisciple«vivr(a)commeundieuparmileshommes.Carcelui
quivitaumilieudesbiensimpérissablesneressembleenrienàunêtremortel.»
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