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Publié par
Nombre de lectures
69
EAN13
9782824712772
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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9782824712772
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Français
REN É BO Y LESV E
LE D ANGEREUX JEU N E
HOMME
BI BEBO O KREN É BO Y LESV E
LE D ANGEREUX JEU N E
HOMME
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1277-2
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Le dang er eux jeune homme
À Pier r e Villelard.
du jeune Rob ert ayant ép ousé , au printemps, un
grand industriel de Paris, Rob ert de vait natur ellement êtr e in-L vité à p asser le mois d’août dans la villa que son nouv e au b e
aufrèr e p ossé dait à Folle ville-sur-Mer , plag e à la mo de .
— Il ne faut p as se dissimuler , toutefois, dit M. Car ré de la T our à sa
femme , que la présence de ton p etit frèr e à la villa Mondésir n’ est p as
dép our v ue de sérieux inconvénients !. . .
— Lesquels ? demanda la jeune femme , stup éfaite .
— Rob ert a dix-sept ans et demi ; il sort du collèg e : cela n’ est rien.
Mais song es-tu qu’il a été éle vé à Gr enoble , que sa famille est très « vieux
jeu ». . .
— Dis donc ! sa famille est la mienne . Eh ! là !. . .
1Le dang er eux jeune homme Chapitr e I
— Seulement, toi, tu es femme , et j’ai été près de toi p our t’appr endr e
à ne p as t’ effar oucher , à ne p as t’ emballer , enfin à connaîtr e les règles du
jeu nouveau . . .
— T u crains le dang er p our Rob ert ?
— Pas du tout ! Je cr ois Rob ert dang er eux p our nous.
— Je la tr ouv e b onne , p ar e x emple ! Un p auv r e g ar çon à p eine «
dessalé », comme v ous dites, au milieu d’une bande de Parisiens dé chaînés :
et c’ est lui qui constitue le dang er ?
— T u v er ras si je me tr omp e .
Et le jeune Rob ert fit né anmoins le v o yag e de Gr enoble à Folle ville ,
p our s’installer , iv r e de joie , à la villa Mondésir . Il avait été , comme ses
contemp orains, fort privé d’agréments, ayant ter miné ses études p endant
la guer r e ; et il cr ut, de b onne foi, en ar rivant chez son b e au-frèr e , que
la p aix du 28 juin le transp ortait, p ar u n de ces effets mer v eilleux dont
on ne s’étonne plus aujourd’hui, dans une planète totalement différ ente
de la vieille T er r e où il avait appris à viv r e selon des conv entions aussi
minutieuses que compliqué es et ty ranniques.
Il se tr ouva soudainement en contact av e c une so ciété qui semblait
faite e xprès p our sé duir e un g ar çon de son âg e . L’imp ortant était qu’il fût
vêtu comme il faut ; sa sœur y v eilla, y mit le prix ; et tout alla à souhait.
— Eh bien ! disait celle-ci à son mari, tu v ois ? Rob ert n’ est étonné de
rien ; il se met aussi vite que moi au diap ason ; il se mêle à tous les sp orts,
il connaît tous les jeux : le tr ouv es-tu déplacé ?
— Patience ! faisait M. Car ré de la T our ; « il connaît tous les jeux »,
c’ est bientôt dit. Il y a un jeu qu’ on joue du matin au soir , et qui ne
s’appr end p as dans l’antichambr e , en entrant. . .
— Le quel donc ? et que v eux-tu dir e ? Pour quoi tant de my stèr e ? Et
ne p our rions-nous, si quelque embûche est tendue , av ertir au moins ce
p auv r e Rob ert ?
— A v ertir un g ar çon de nos jour s !. . . Mais ils n’ en cr oient que leur s
y eux, ma chèr e amie ! On ne s’instr uit qu’à ses dép ens. Laissons aller les
choses.
En aendant, Rob ert s’ en donnait impunément à Folle ville .
Il y avait, dans la villa, cinq ou six jeunes filles et des femmes d’une
élég ance e xtrême . D e sa vie , p eu longue il est v rai, il n’avait v u d’êtr es
2Le dang er eux jeune homme Chapitr e I
aussi jo y eux d’ e xister et aussi libr es ; et il y a plaisir p our un grand g amin
à dép asser , dans la conv er sation, p ar la hardiesse et le cy nisme , ce qu’ on
a chuchoté , entr e g ar çons, dans les cour s ingrates d’un ly cé e dauphinois.
Jeunes filles, jeunes femmes étaient vêtues comme des dé esses, c’
està-dir e de rien ; elles g ardaient les jamb es nues à la ville comme au bain,
et, en soiré e , ré duisaient encor e leur costume à ce p oint qu’ elles n’ eussent
p as osé se montr er telles p our se jeter à l’ e au. Et Rob ert ne p araissait p as
le moins du monde ému de v oir sa sœur , jeune marié e , plus sé vèr ement
éle vé e que lui, e xhib er ses bras, ses mollets, son dos et ses flancs av e c
la même inno cente aisance que , jadis, en pr o vince , elle dé couv rait ses
salièr es.
Du mar mot au vieux monsieur , tout le monde , à Mondésir , s’adonnait
av e c métho de à la cultur e phy sique ; tout le monde se confiait au
masseur av eugle comme au p é dicur e chinois ; tout le monde aimait à affir mer
qu’il buvait et mang e ait rationnellement ; tout le jouait au tennis,
au g olf, fré quentait les cour ses, était assidu au Stade de la Palestr e ,
dansait à qui mieux mieux, montait à che val, conduisait une auto , faisait en
aér oplane des randonné es délicieuses et qui laissaient sur le p ay s entier
l’ o deur é cœurante de l’huile de ricin.
A u casino du lieu, c’était le délir e . Une bande de négrillons é
chapp és du T e x as, ayant le diable au cor ps et, dans les globules du sang, le
g énie du r ythme , for mait un or chestr e de cauchemar , au br uit duquel
trépidaient sur leur s bases les colonnes mêmes de l’établissement. Enfants,
fillees, femmes et grand-mèr es, emp ortés p ar l’ir résistible puissance de
la mesur e bien frapp é e et p ar le cy clone de l’ e x emple , tour no yaient, se
trémoussaient, piétinaient, se désarticulaient, agglutinés deux p ar deux,
comme les feuilles d’ or qu’unit jusque dans la rafale l’humidité des
sousb ois.
D e tout cela, Rob ert s’accommo dait ; et, s’il adoptait la planète et le
jeu nouv e aux, il fallait le demander aux ler es adr essé es p ar lui en toute
candeur aux vieux p ar ents de Gr enoble !
D éjà ces b onnes g ens avaient é crit à leur fille , alar més au p ossible , et
avaient adr essé à Rob ert des ser mons aux quels le jeune homme , o ccup é
à jouer , ne compr enait rien, et qu’il ne cher chait même plus à