Niveau: Supérieur
232 À l'heure où les migrations apparaissent comme pérennes, processus marginal mais cependant continu, contrasté dans le temps comme dans l'espace, il est urgent de faire le bilan d'un couple apparemment indis- soluble : immigration/intégration. Car, à 1'inverse de ce qui est constamment affirmé, c'est bien l'intégration qui est éphémère au regard de migrations durables et non pas l'immigration qui devrait, à travers ceux qui l'incarnent et l'alimentent, être comptable d'une capa- cité à, d'une volonté de, « s'intégrer ». Il n'est plus temps de vouloir subordonner des mobilités aléatoires, selon l'expression de Catherine Wihtol de Wenden (voir article au sommaire de ce numéro), que rien ne semble devoir arrêter, pas même l'obsession dépassée de l'immigration zéro, à l'impératif catégorique de l'intégration rendu grandement caduc par les mutations des deux dernières décennies. Il est en effet troublant Ville-Ecole-Intégration Enjeux, n° 131, décembre 2002 IMMIGRATION/INTÉGRATION : LE GRAND DÉCOUPLAGE Nacira GUÉNIF-SOUILAMAS (*) (*) Maître de conférences à l'université Paris XIII, chercheur au GRESA et au CADIS (EHESS). Email : Le couple immigration/intégration a produit des discriminations et conduit à des polarisations identi- taires dommageables à la construc- tion de la cité politique.
- regard de migrations durables
- construc- tion de la cité politique
- obsolescence de l'intégration sociale
- ordre colonial
- politique
- communauté de destin fondée sur la force
- républicain
- ques- tion des immigrés
- migration