EbookZ ?
Etude sur l’offre numérique illégale des livres français sur Internet en 2009
Mathias Daval | LE MOTif
Octobre 2009
Contact s
Cécile Moscovi t zMathias Dava l
LE MOT if Edysseus Consultin g
6 villa Marcel Lod s62 bd Diderot, 75012 Pari s
Passage de l’Atla, s750 19 Paris www.edysseus.co m
www.lemotif .frmathias.daval@edysseus. com
cecile.moscovitz@lemo t if.fr
Table des matière s
Introduction................................ ................................ ................................ ................................ .............. 3
Champ de l’étude.5
L’offre numérique légale......................6
Le piratage des livres aujourd’hui........................................................................7
Résumé des principales et récentes études .........................................................................................9
Quelques réflexions générales sur le piratage des livres...................................15
Panorama de la « scène warez »........................................................................19
Processus de piratage d’un livre papier.............................22
Méthodologie de l’étude ................................ ................................ ................................ ......................... 25
Les circuits de téléchargement illégal25
Comment évaluer le nombre d’ouvrages disponibles illégalement et de téléchargements ?...........30
Echantillonnage..................................36
Résultats................................ ................................ ................................ ................................ ................. 38
Analyse des fichiers............................38
Analyse des ouvrages.........................42
Synthèse des résultats ............................ 52
Conclusion................................ ................................ ................................ ................................ .............. 53
Lexique ................... 56
Annexes .................. 57
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Introducti on
Avec plus de 76 000 titres prod ueint s2008 et près de 600 000 disponibles, l’édition frsaen çeasit
extrêmement dynamique, même si son chiffre d’affaires a affiché uen tlérgee r20 0r7 eectu l2008
1(‐2,2 % pour enviro 2n,83 Mds d’euros).
La question du piratage s’inscrit dans la problématique de la protection du droit d’auteur
(photocopillaognet, rcefaçon...), dans celle de la répartition des revenus entre les différents acteurs de
la chaîne du livre, et plus largement dans l’avenir de l’édition à l’heure des bouleversements
numériques .
Pour des raisons d’ordre culturel et technique, len upmiérraitqaguee estun enjeu difficile à ce rner
aujourd’hui par les éditeurs. Parfois attentistes, souvent vigilants, éditeurs et professionnels du livre
partagent parf ouni scertain nombre de fantasmes qui ne rep poasse nsutr une observation concrète
des échanegs sur Internet .
Le problème posé par le téléchargement ill‐éigla ls iesmtilaire à celui du photoc o?p Si’lalgai‐gitel juste
d’un changement d’éch ?e lLlae démultiplication et l’imméddiea tleat éc irculation des fichiers
provoquent des réactions de p elu’ré gàard d’un marché para :l lelèsl epertess upposémenti nfligées
aux secteurs de la vidéo, de la musique et du logiciel ‐delolievse fnatire craindre un sort similaire à
l’industrie du li vre ?
La présente étude est la première en France à analyser usepméecnitf ilq’offre ilel déegas livr essur
Interne,t et à répondre notamment aux questions suiv :a ntes
‐ Quelle est la nature dcee tte off ?r e
‐ Quels sont les livres et les éditeurs lecso pnlcuse rné ?s
‐ Par quels circu iets comment sont piratés ces ouv r? ages
‐ De quelles quantités pa‐rt‐lone ?
Notre étude emploie le mot p «iratag »e dans le sens d :e « copi eet/ou diffusi odne supports protégés
par le droit d’aut seaurns l’autorisation des ayants »d rLeo itte.r me a été choisi pour des raisons
pratiques, car eirl mpet d’évoquer à la fois les internautes qui mettent à disposition les fichiers et ceux
qui les téléchargent (que nous appellerons par l at ésluéicthe «argeu »r)s. Il serait donc plus juste de
parler de m«ise à disposition et/otué dléec hargement il ldéeg allivres au format numéri »q queue de
piratag.e Ce terme, dans son acception judiciéavroiqsuéee ,e n effetd avantage un phénomène de
contrefaçon organisée dans un but lucratif, ce qui n’est pas le cas en matière de lievnr els, comme
témoigne notre recheer pour les besoins de céetutdee .
Celle‐ci, comme nous l’avons dit, se concentre sur le premier des termes m‐ednetssiuos n:n léas m cise
à disposition. Car, en effet, avant de chercher à savoir ce qui est téléch‐ialr sgaév,o einrc ocre eq fuaiu t
est accessible. Or, ce type d’investigation n’a pas été mené de manière convaincante— j usqu’à présent
nous revenons sur ce point p.10 à 15 dans la par tRéiseu m«é des principales étud »e. s
1 Chiffre des ventes des éditeurs aux dif‐fdusiesutrrsibuteurs. Toutes exploitations confondues, ce chiffre s’élève
à un peu plus de 5 Mds €. Source : SNE.
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Après un rappel d equelques enjeux théoriques, économiques et prsa dtiu qtuéeléchargement illégal,
nous nous pencherons sur ses circuits de diffusion ainsi que sur les processus de piratage numérique
des livres. Nous continuerons avec le détail et l’analyse des résultats. Enfin, on se reportera aux
annexes pour compléter ldeosnnées chiffr ées.
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Champ de l’étud e
Contenus
Le sujet de l’étude est l pei «ratage numérique du li »v rete non le «piratage du livre numéri »q :u eil
n’est pas restreint aux seuls titres disponibles en offrel énguamléer, miqaiues bien à l’ensemble d es
textes piratés, dont l’essentiel provient de livres papier scannés et diffusés en ligne. Lorsque nous
parlerons de l «ivres pira »t,é isl s’agira donc de l’ensembsl ce adreactéristiqu els’ dofe fre numérique
illéga,l qeu’elle proviendneu scannage de livrse imprimés odu u cracki (n«g craquage ») del ivres déjà
1existants au format numéri. q ue
La notion de l«ivre numériq »ue ou livre sluppose une redéfinition juridique du lmiovrt » e,«
jusqu’alors traditionnellement réservée aux imprimés non pér Uino dliqvruees e(s«t un ensemble
imprimé, illustré ou non, publié sous un titre ayant pour objet la reproduction d'une œuvre de l'esprit
d'un ou plusieurs auteurs en vue de l'enseignement, de la diffusion de la pensée et » d, et ellale cesult ture
2la définitiiosnc fale du liv)r, àe l’exclusion donc de la pr. e sse
Or l’usagec ourantd u mot ebook en matière de pirat, aqguee l’on retrouve aussi sous la forme
« ebookz » ou « bookware z», recouvre les livres mais aussi les périodiques. En pratique, ces derniers
3constiuent même 70 à 80 % du nombre de fichiers disponibles en téléchargeme.nt No iulsl élegsa l
avons systématiquement exclus des fichiers a nalysés.
L’étude ne concerne que lceso ntenus payants et sous droi,t sdonc tombant sous le coup de la
législation fraainsçe sur le droit d’auteur. La mise à disposition gratuite de contenus numériques issus
du domaine public, mais qui peuvent constituer une partie non négligeable du chiffre d’affaires de
certains éditeurs, est un enjeu qui déborde le cadre de notr qeu éit cudone ceerne une quantité infime
des échanges en matière de peer to p eer*.
Enfin l’étude ne tiendra pas compte du piratage des traductions d’œuvres françaises. Elle ne concerne
que les livres publiés par des éditeurs français, en f (rtarnaçadiuistesn ooun ) .
Fichiers analy sés
Nous avons définid es échantilsl onu ensembles d’ouvragesd isponibles au téléchargement , illégal
divisé en 3 catégo r:i leessl ivre,l lses bandes dessinées (BD) et lesl ivres audi, oqui comportent
respectivement environ 500, 30t0 e100 titresC.es ensembles ont été constitués par les résultats de
recherches croisées sur différents circuits de diffusion et affinées en excluant les fichiers corrompus
ou ne correspondant pas à des livres sous dLra omiétt.h (ode utilisée pour décfeisn ienrs embles est
détaillée3 p8.).
NB : Les termes de l’étude suivis d’un astérisque* sont définis dans le8 .l exique p.5
1 La distinction entre ces deux origines fait l’objet d’une analyse s40pé).c ifique (cf. p.
2 Nous avo ns également exclu de l’étude les partitions musicales, qui font l’objet d’un piratage massif et
spécifiq.u e
3 D’après notre observation des rubri eqbuoeos k«s » des principatuxr acker ets *sites de référence en peer to
peer*.Cf . p31. ‐32.
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L’offre numérique l égale
La numérisation des œuvres est l’un des grands chantiers culturels sur Internet depuis une dizaine
d’années .En témoigne la vitalité de projets comme Gutenberg ProÉjteact‐stU naiuxs , Europeana en
5Europe et Gallic ean France .
En parallèle de la diffusion de contenus gratuits et issus du domaine public, dont nous ne ferons pas
cas dans notre étude, une offryea pnate a commencé à se développer à tra :v ear) sles sites de certaines
maisons d’édition :( Eeyxr.oll easvec http://izibook.eyroll)e,s b.)c domes agrégateurs indépendants
(Immateriel‐,p Eagine) ou appartenantd àe s groupes : les deux principaux sont Numilog (racheté par
Hachette en 2008) et Ed‐eLnivres (lancé en septembre 2009