École des Hautes Études en Sciences Sociales Thèse Pour obtenir le grade de Docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en Sciences Économiques Présentée et soutenue publiquement le 9 Décembre 2009 par Laurent Bach Essais en économie des entreprises et de la gouvernance Directeur de thèse : M. Thomas Piketty Composition du jury : Mme Ève Caroli Professeur à l’Université de Paris X - Nanterre M. Thomas Mariotti Directeur de recherche au CNRS M. Piketty d’études à l’EHESS M. Romain Rancière Professeur à l’École d’Économie de Paris M. David Thesmar à l’école des Hautes Études CommercialesRemerciements Je souhaiterais avant tout remercier Thomas Piketty, qui a dirigé cette thèse avec rigueuretexigence.Sessuggestions,toujourspertinentes,etsesencouragementsrépé- tés m’ont été extrêmement précieux. Sa façon d’appréhender la science économique, large de vues, empreinte d’un sens peu commun du détail et de la cohérence intellec- tuelle, a constitué pour moi un modèle auquel j’espère rester fidèle. Je remercie Ève Caroli et David Thesmar d’avoir accepté d’être rapporteurs de cette thèse et Thomas Mariotti et Romain Rancière d’avoir accepté d’être membres du jury. Des remerciements spéciaux vont à Francis Kramarz. L’enthousiasme qu’il a mon- tré pour mes premières inspirations est largement responsable de la diversité des thèmes qui sont traités dans cette thèse. Les conseils qu’il m’a prodigués par la suite, souvent iconoclastes, se sont toujours révélés très ...
École des Hautes Études en Sciences Sociales
Thèse
Pour obtenir le grade de
Docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en Sciences Économiques
Présentée et soutenue publiquement le 9 Décembre 2009 par
Laurent Bach
Essais en économie des entreprises et de la gouvernance
Directeur de thèse : M. Thomas Piketty
Composition du jury :
Mme Ève Caroli Professeur à l’Université de Paris X - Nanterre
M. Thomas Mariotti Directeur de recherche au CNRS
M. Piketty d’études à l’EHESS
M. Romain Rancière Professeur à l’École d’Économie de Paris
M. David Thesmar à l’école des Hautes Études CommercialesRemerciements
Je souhaiterais avant tout remercier Thomas Piketty, qui a dirigé cette thèse avec
rigueuretexigence.Sessuggestions,toujourspertinentes,etsesencouragementsrépé-
tés m’ont été extrêmement précieux. Sa façon d’appréhender la science économique,
large de vues, empreinte d’un sens peu commun du détail et de la cohérence intellec-
tuelle, a constitué pour moi un modèle auquel j’espère rester fidèle.
Je remercie Ève Caroli et David Thesmar d’avoir accepté d’être rapporteurs de
cette thèse et Thomas Mariotti et Romain Rancière d’avoir accepté d’être membres
du jury.
Des remerciements spéciaux vont à Francis Kramarz. L’enthousiasme qu’il a mon-
tré pour mes premières inspirations est largement responsable de la diversité des
thèmes qui sont traités dans cette thèse. Les conseils qu’il m’a prodigués par la suite,
souvent iconoclastes, se sont toujours révélés très pertinents.
Les visites régulières de Thomas Philippon sur le campus Jourdan m’ont été aussi
particulièrement profitables et je lui suis très reconnaissant de m’accueillir cette an-
née à l’Université de New York.
Je tiens également à remercier mon co-auteur Nicolas Serrano-Velarde. Même si
notre travail en commun n’a pas été intégré dans cette thèse, nos longues discussions
m’ont permis de voir avec un oeil nouveau le travail dont je présente ici les résultats.
Nombreux ont été les chercheurs qui ont pris le temps de m’écouter ou de me lire
et de me faire des remarques constructives. Je tiens à remercier en particulier Phi-
lippe Aghion, Bruno Crépon, Esther Duflo, Roman Inderst, David Margolis, Xavier
Ragot, Jean-Laurent Rosenthal, Sébastien Roux, ainsi que l’ensemble des chercheurs
du laboratoire de Microéconométrie du CREST et de l’École d’Économie de Paris.
J’ai une pensée émue pour Antoine Faure-Grimaud, disparu cette année, qui m’avait
accueilli à la London School of Economics avec une chaleur humaine peu commune
et m’avait donné alors de nombreux conseils bienveillants sur mon travail.
Cette thèse n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide de ceux qui ont accepté de me
fournir les données nécessaires. En la matière, je dois beaucoup à Sébastien Roux qui
avait eu lors de mon année de DEA la gentillesse de m’accueillir au sein du Départe-
mentdesÉtudesÉconomiquesd’Ensembledel’INSEEetdemefairedécouvrirainsile
mondetortueuxdugrossystèmeetdesdonnéesd’entreprises.Acetteoccasion,j’aipu
iaussi bénéficier de l’aide de Philippe Lagarde, Claire Lelarge et Claude Picart. Leurs
enseignements m’ont été très précieux pour tirer parti du mieux possible des données
collectées par l’INSEE. Je tiens par ailleurs à remercier pour leur aide en la matière :
Frédéric Cherbonnier, Nicolas Deniau et Philippe Leroy, du Ministère de l’Economie
et des Finances; Monique Gilleman, de la Direction des Statistiques d’Entreprises
de l’INSEE; Elodie Petetin, de l’Institut National de la Propriété Intellectuelle; Bri-
gitte Hazart, chargée de l’Information électorale au Ministère de l’Intérieur, ainsi que
Dominique Anglès d’Auriac, du Service des Archives et de la Recherche Historique
Parlementaire de l’Assemblée Nationale.
Je suis très reconnaissant aux responsables des nombreuses institutions qui m’ont
permis de réaliser ma thèse dans les meilleures conditions : l’école des Hautes Etudes
Commerciales où Hervé Crès m’a encouragé avec conviction à me lancer dans la
voie de la recherche en économie; l’ENSAE et le Master “Analyse et Politique Eco-
nomiques” où j’ai commencé ma formation doctorale; l’Ecole des Hautes Études en
Sciences Sociales, qui a financé ma thèse trois ans durant; la London School of Econo-
mics et le Financial Markets Group, qui m’ont accueilli pendant la première année de
mondoctorat;enfin,lelaboratoireParis-JourdanSciencesÉconomiquesetleCREST,
qui m’ont accueilli dans leurs locaux et offert le soutien financier et matériel néces-
saire à la réalisation de cette thèse. Je tiens tout particulièrement à remercier Cécile
Alrivie, France Artois, Marie-Christine Paoletti, Nadine Guedj, Bénédicte Sabatier,
José Sastre, André Saux ainsi que l’ensemble des membres du personnel administratif
et technique du CREST et du site Jourdan pour leur assistance.
Ma gratitude va également à l’ensemble de ceux qui ont bien voulu me lancer
dans le grand bain de l’enseignement : Nicholas Barr et Jonathan Leape, à la London
SchoolofEconomics,AnnickStetaetEtienneWasmeràl’Institutd’ÉtudesPolitiques
de Paris, Laure Turner à l’ENSAE, Julie Valentin à l’Université Paris-I, et enfin, à
l’École d’Économie de Paris, Ève Caroli, Sylvie Lambert et Anne Perrot.
Je remercie en outre les nombreux participants aux séminaires et conférences dans
lesquelsunepartiedemestravauxaétéprésentée,àParis,Londres,Louvain-la-Neuve,
Munich, Fontainebleau, Lille, Budapest, Luxembourg et Milan. Les commentaires re-
çus à ces occasions, en particulier lors du Lunch Séminaire d’Économie Appliquée
et du séminaire interne du laboratoire de Microéconométrie du CREST, ont été très
profitables.
La poursuite de mon doctorat n’aurait pas été aussi enrichissante si elle ne m’avait
pas donné le plaisir de cotoyer quotidiennement d’autres doctorants et anciens doc-
torants. A la London School of Economics, Ramin Baghai, Régis Barnichon, Selim
Gulesci, Rocco Macchiavello et Fabian Waldinger ont fait de mon séjour un moment
particulièrement mémorable. Au CREST, Sylvie Blasco, Adam Booij, Thibaut Bro-
daty, Paul-Antoine Chevalier, Marc Ferracci, Julien Guitard, Xavier d’Haultfeuille,
Rana Hendy, Jérôme Le, Laurent Lequien, Marion Leturcq, Arnaud Maurel, Amine
Ouazad, Raoul Sampognaro m’ont aidé à venir avec joie sur le site de Malakoff II.
Sur le site Jourdan, Pierre André, Francesco Avvisati, Maria Bas, Thomas Breda,
Pierre-Yves Cabannes, Nicolas Coeurdacier, Christelle Dumas, Thibault Fally, Elise
iiHuillery, François Legrand, Gwenn Parent, Abla Safir, Nicolas Schutz ont permis de
faire du site Jourdan un lieu particulièrement convivial et attachant. Une mention
spéciale doit être accordée aux membres du bureau B030 : les anciens, Gabrielle Fack
et Julien Grenet, et les nouveaux, Guilhem Cassan et Arnaud Périgord, qui chacun
ont supporté une part de mes angoisses de fin de thèse. Enfin, les membres du blog
Ecopublix doivent aussi recevoir une telle mention pour m’avoir permis de participer
avec une franche bonne humeur à un travail particulièrement enrichissant de vulgari-
sation du débat économique : Antoine Bozio, Clément Carbonnier, Guilhem Cassan,
Fabien Dell, Gabrielle Fack, Emmanuel Frot, Camille Landais et Mathieu Valdenaire.
J’aimerais encore remercier mon père qui m’a donné des conseils avisés et cha-
leureux pendant l’ensemble de mon doctorat. Cette thèse ne serait pas ce qu’elle est
aujourd’hui sansble des grandes discussions économiques que j’ai pu avoir
avec ma mère, et surtout sans l’affection et le soutien qu’elle m’apporte depuis tou-
jours. Ma pensée va enfin à celle dont la présence à mes côtés depuis trois ans m’a
permis de vivre de merveilleux moments en-dehors de cette thèse et de supporter les
moments de doute. Merci, Sarah.
iiiivTable des matières
Remerciements i
Introduction générale 1
I Faut-il subventionner le crédit des entreprises? 17
1 Are small-and-medium-sized firms really credit constrained? Evi-
dence from a French Targeted Credit Programme 21
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2 Related literature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.2.1 Credit Constraints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.2.1.1 The method of cash flow-investment sensitivities . . 24
1.2.1.2 The new state of the art : structural models vs. na-
tural experiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.2.1.3 Cross-country and cross-industry evidence . . . . . . 27
1.2.2 Evaluation of finance subsidies . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.2.2.1 Matching-based evaluations . . . . . . . . . . . . . . 28
1.2.2.2 Natural experiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.3 Making sense of finance subsidies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.3.1 A typology of public interventions encouraging access to finance 29
1.3.2 Theoretical discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.3.2.1 Model set-up . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.3.2.2 Optimal policies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.3.2.3 Empirical parameters for an optimal policy . . . . . 39
1.4 The French context . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.4.1 The evolution of public interventions in banking in France . . 40
1.4.2 The CODEVI Program . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.5 Data . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.5.1 Data collection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
v1.5.2 Descriptive statistics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1.6 Establishing Credit Constraints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.6.1 Theory . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.6.2 Reduced Form Estimates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
1.6.3 Structural Estimates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
1.6.4 Robustness Checks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
1.7 Results . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
1.7.1 Debt . . . . . . . . . .