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5 C AH IER S P H I L O S O P H I Q U E S H or s- sé rie / ré éd iti on 2 01 1 e nombreuses découvertes scientifiques récentes – de la génétique à la paléontologie – ainsi que le champ complexe des neurosciences conduisent à renouveler la question des caractéristiques propres à l'humanité : unité des molécules du vivant, unicité du code génétique, d'un côté, existence des hominidés et d'une pluralité d'espèces humaines précédant l'émergence de homo sapiens sapiens, de l'autre, renforcent l'idée d'une profonde unité du vivant et d'un caractère non exceptionnel de l'espèce que nous sommes. Cela ne conduit nullement à nier la spécificité de l'humanité dont la domination de fait sur les autres espèces comme sur l'ensemble de la nature est manifeste. Mais cela exige de la repenser et de transformer les cadres dans lesquels cette question s'est trouvée prise. Il pourra sembler étrange d'engager un numéro consacré à l'animal par une interrogation sur l'humanité. Étrange ou au contraire banal, tant il est habituel que les philosophes, lorsqu'ils traitent de l'animal, ne parlent à vrai dire que de l'homme, dont ils cherchent à faire ressortir la singularité absolue : celle de ses facultés – la raison, solidaire d'un langage et d'aptitudes techniques –, de ses manières de vivre – en sociétés politiques –, de son statut au sein de la nature, ou des obligations morales qu'il impose et s'

  • espèce humaine

  • sapiens

  • sorte de politique domestique

  • genre humain du genre animal

  • pluralité d'espèces humaines précédant l'émergence de homo sapiens

  • statut éthique de l'animal dans la corrida


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ÉDITORIAL
D e nombreuses découvertes scientifiques récentes – de la génétique à la paléontologie – ainsi que le champ complexe des neurosciences conduisent à renouveler la question des caractéristiques propres à l’humanité : unité des molécules du vivant, unicité du code génétique, d’un côté, existence des hominidés et d’une pluralité d’espèces humaines précédant l’émergence dehomo sapiens sapiens, de l’autre, renforcent l’idée d’une profonde unité du vivant et d’un caractère non exceptionnel de l’espèce que nous sommes. Cela ne conduit nullement à nier la spécificité de l’humanité dont la domination de fait sur les autres espèces comme sur l’ensemble de la nature est manifeste. Mais cela exige de la repenser et de transformer les cadres dans lesquels cette question s’est trouvée prise.
Il pourra sembler étrange d’engager un numéro consacré à l’animal par une interrogation sur l’humanité. Étrange ou au contraire banal, tant il est habituel que les philosophes, lorsqu’ils traitent de l’animal, ne parlent à vrai dire que de l’homme, dont ils cherchent à faire ressortir la singularité absolue : celle de ses facultés – la raison, solidaire d’un langage et d’aptitudes techniques –, de ses manières de vivre – en sociétés politiques –, de son statut au sein de la nature, ou des obligations morales qu’il impose et s’impose. On présuppose alors que « l’animal » – ou « l’animalité » – constitue un ensemble unifié, pour mieux affirmer l’humanité de « l’homme ». Manière d’instaurer ou de reconduire un partage dont la raison pourrait bien n’être que religieuse ou métaphysique. Car, au sens strict, il est possible de soutenir que l’animal n’existe pas et que cette dénomination vise uniquement à opérer une césure entre l’homme et ce qui n’est pas lui, à séparer legenrehumain dugenreanimal. Le « continuisme » consiste à affirmer sans réserve que l’homme est un animal non seulementparmiles autres, mais aussicommeles autres, produit d’une évolution et soumis à la sélection naturelle, jusque dans les élaborations les plus sophistiquées de son existence sociale et culturelle. Quelles sont 1 aujourd’hui les raisons d’être « continuiste »? Et quels sont les problèmes associés à une telle conception ? Cette approche théorique suscite des réticences plus ou moins vives, et d’ordres divers. La méfiance à l’égard de toute forme d’évolutionnisme appliqué à l’humanité est forte et se justifie le plus souvent par la crainte d’un possible racisme, historiquement avéré.
n 1. Cf. Joëlle Proust, « L’animal humain ? Les raisons d’être continuiste », p. 13.
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