L'EVOLUTION DU METIER DE DIPLOMATE

icon

12

pages

icon

Français

icon

Documents

Écrit par

Publié par

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

12

pages

icon

Français

icon

Ebook

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

L'EVOLUTION DU METIER DE DIPLOMATE
Voir Alternate Text

Publié par

Nombre de lectures

99

Langue

Français

Centre ThucydideAnalyse et recherche en relations internationales (www.afri-ct.org) Annuaire Français de Relations Internationales Volume X, 2009 L’EVOLUTION DU METIER DE DIPLOMATE
PAR
Raoul DELCORDE
DÉPASSER LES CLICHÉS
Le métier de diplomate suscite bien des préjugés, voire des caricatures. Il y a les inévitables clichés au sujet des réceptions de l’ambassadeur menant grand train de vie dans desomptueuses résidences. D’aucuns voient encore dans le diplomate la figure –si finement décrite par Marcel Proustde Monsieur de Norpois fréquentant les salons de la duchesse de Guermantes. La diplomatiene serait qu’un exercice de mondanités réservé à la haute société 1 et aux détenteurs d’un nom à particules . Il est vrai que cela s’explique aussi par des raisons sociologiques, le corps diplomatique ayant beaucoup recruté à l’origine −c’est-à-dire au e 2 XIX siècleau sein de l’aristoa fourni des lignées de diplomates et cettecratie. La noblesse tradition persiste dans un certain nombre de pays européens, mais également au Japon. La « carrière »s’est largement démocratisée depuis un siècle, mais il en reste un certain code social, un fort attachement à l’esprit de corps et aux spécificités d’une carrière que l’on distingue de toutes les autres en l’écrivant avec un C majuscule.
Il y aurait une étude à faire sur la représentation du diplomate dans la littérature : on y retrouverait les clichés qui réduisent ce métier tantôt à une forme d’oisiveté élégante, tantôt à une fonction s’apparentant à celle d’agent secret. La diplomatiede salon ou « diplomatie de la tasse de thé » a inspiré les auteurs de théâtre et les romanciers sans faire justice au métier de diplomate. Témoin, le dramaturge français Georges de Porto-Riche, bien oublié aujourd’hui, mais qui écrivit dans sa pièceLe Passécette phrase assez drôle qui circule dans tous les dictionnaires de citation : «undiplomate qui s’amuse est moins dangereux qu’un diplomate qui travaille». Pour d’autres, le diplomate est quelqu’un qui est presque toujours tenu en marge des décisions importantes en raison des relations directes existant entre les chefs d’Etat et les ministres de tous les pays du monde, comme si le téléphone avait remplacé la diplomatie. Il y a, heureusement, des exceptions à ces représentations assez caricaturales de la diplomatie. Ainsi la remarquable pièce du dramaturge français d’origine polonaiseSlawomir Mrozek, intituléeL’Ambassade: le rôle principal est celui d’un ambassadeur dont le
 Directeur général adjoint des affaires multilatérales et de la mondialisation au ministère belge des Affaires étrangères. 1 Les mémoires d’ambassadeurs, surtout dans le passé, ont accrédité cette image assez superficielle, depuis Freddy COGELS, auteur deSouvenirs d’un diplomate. Du gâteau avec les duchesses? (Hervé Douxchamps, Bruxelles, 1983, 312 p.), à Bernard DORIN, qui publiaAppelez-moi ExcellenceMontréal, 2001, 326 p.), en passant par Alain (Stanké, CHAMBON, avecMais que font ces diplomates entre deux cocktails ?(Pédone, Paris, 1983, 163 p.). 2  Dans un article fort bien documenté,l’ambassadeur André Lewin explique que, en France, «en ce début du e XXI siècle,on ne recense plus que 84 noms à particule sur un corps diplomatique de 3 600, soit moins de 5% de l’effectif.[]On pourrait encore observer que certaines familles aristocratiques ont maintenu et maintiennent encore une véritable tradition qui englobe plusieurs générations ; on trouve ainsi de réelles lignées de diplomates (hommes et femmes) qui illustrent leur nom: d’Aumale, de Beausse, de Menthon, Deloche de Noyelle, Pineton de Chambrun, Caron de Beaumarchais, Le Caruyer de Beauvais, Faubournet de Montferrand, Jacquin de Margerie, Lefèbvre de Laboulaye, etc.».Cf.André LEWIN, « Grandeur, tradition et servitude : noblesse de la diplomatie, diplomatie de la noblesse », disponible sur le site Internet www.geoscopies.net.
1
Voir Alternate Text
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents
Alternate Text