Philo - Justice et inégalité : est-ce compatible ?

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Leçon n° 10 Justice et inégalité : est-ce compatible ? Il est très tentant non seulement d’associer, mais aussi de confondre, la justice et le souci d’égalité. Des institutions justes s’efforcent de mettre tous les hommes sur un pied d’égalité, et l’on tient, par exemple, pour évident que le riche et le pauvre doivent bénéficier l’un et l’autre d’un avocat et être traités avec les mêmes égards lorsqu’ils sont inculpés par la « Justice » – dans le sens institutionnel du terme. Selon une première définition relevée dans n’importe quel dictionnaire, la justice se présente comme « la volonté de faire régner le droit ». Or le droit stipule que, par définition et par principe, les hommes sont tous égaux. Cette conception n’a pas toujours été de soi, puisqu’en France et en Europe, jusqu’à la Révolution française, nos aïeux, qui admettaient les différences d’« états », autrement dit de conditions, se sont accommodés pendant des siècles, apparemment sans trop de difficulté, de l’esclavage et de la soumission des femmes à leurs pères et maris. Mais depuis 1789, et compte tenu des Déclarations des droits de l’homme désormais universelles, l’égalité de tous les hommes et femmes est un objectif peu contestable aux yeux de tout homme éduqué et épris de justice. D’un autre côté, cependant, le souci de justice ne se résume pas purement et simplement à la volonté d’établir l’égalité.
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Publié le

08 juin 2009

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Français

Leçon n° 10
Justice et inégalité : est-ce compatible ?
Il est très tentant non seulementd’associer, mais aussi de confondre, lajusticeet le soucid’égalité. Des institutionsjustess’efforcent de mettre tous les hommes sur un pied d’égalité, et l’on tient, par exemple, pour évident que leriche etlepauvre doivent bénéficier l’un et l’autre d’un avocat et être traités avec les mêmeségardslorsqu’ils sont inculpés par la «Justice» – dans le sens institutionnel du terme. Selon une première définition relevée dans n’importe quel dictionnaire, la justice se présente comme «lavolontéde faire régner le droit ». Or ledroitstipule que, par définition et par principe, les hommes sont touségaux. Cetteconceptionpas toujours été de soi, puisqu’en n’a France et en Europe, jusqu’à la Révolution française, nosaïeux, qui admettaient les différences d’«états »,autrement dit deconditions, se sontaccommodés pendantdes siècles, apparemment sans trop de difficulté, del’esclavage etde lasoumission des femmesà leurs pères et maris.
Mais depuis 1789, et compte tenu desDéclarations des droits de l’hommedésormaisuniverselles,l’égalitétous les dehommes etfemmesun objectif estpeu contestable auxyeux de touthomme éduqué etépris de justice. D’un autre côté, cependant, lesoucidejusticene se résume paspurementetsimplementà lavolonté d’établirl’égalité.Aristoteévoquait, à côté de la «justice corrective» qui gouverne ledomaine dupénal, un autreprincipe« ditdistributif» et qui est tout aussidécisifpour déterminer ce qui constitue l’« esprit de justice », autrement dit le souci d’«équité». La «justice distributive» s’efforce de répartir, au sein d’un groupe, les charges, les avantages etlesrécompensesfonction des enméritesdes etcompétences de chacun. Lesresponsablespolitiques, tout comme les chefs d’entreprise, observent ce principe lorsqu’ilsdésignent leurscollaborateurs oufixent lemontant dessalaires et desprimesde leurssubordonnés. De ce point de vue, lajusticeestinégalitaire. Elle ne traite pas du tout leshommes (etfemmes!) selon unerèglestricteen quelque et sorte «mathématique». N’importe quellemère de familleattentionnéesait aussi: le tous ses enfants n’ont pas forcément besoin de la même ration alimentaire, ni du même degréd’attentionou desollicitude.
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