Niveau: Secondaire, Lycée
nous empêcher de décoller. L'ambivalence des parents à l'égard de l'enfant n'est pas moindre que celle de l'enfant à l'égard de ses parents: ont-ils vraiment envie que l'enfant fasse son chemin? Cela signifie que l'enfant va prendre leur place et qu'eux-mêmes doivent ainsi accepter la perspective de leur propre mort. La question de la mort est donc là, à l'arrière-plan – dans Blanche-Neige, par exemple, c'est particulièrement clair. M R Dans Le Petit Chaperon rouge aussi. F F Le Petit Chaperon rouge, c'est autre chose. Dans la Pensée des contes, j'ai consacré un chapitre aux contes d'ogres et de loups. Ces contes traitent d'un problème encore plus archaïque, qui est celui d'exister sans limites: le propre du personnage de l'ogre, c'est qu'il existe sans limites. Autrement dit, pour lui, il n'y a pas de place pour deux. D'une certaine façon, l'ogre ou le loup illustrent une propension, un désir de l'enfant. Désir, et en même temps angoisse, car, précisément, pour que chacun de nous existe, il faut qu'il soit placé, dès sa naissance et même avant, dans un cadre où il y a place pour plusieurs. Il y a donc aussi chez l'enfant (comme chez l'adulte) le désir contraire, celui de garder sa place parmi les autres.
- expressions africaines par l'expression
- sentiment
- contes d'ogres
- sorte de trou
- institu- tion scolaire
- loup