Niveau: Secondaire, Lycée
HORS SÉRIE La beauté Ph ilo so ph iqu es 71 D'UN «FLOTTEMENT » AUGUSTINIEN1 Plaisirs de l'ouïe et délectation musicale Marianne Massin Dans les Confessions,Augustin incite à se défier des plaisirs des sens; il est pourtant l'auteur du De musica, dialogue qui indique assez la place singulière qu'il réserve à l'ouïe. Elle peut en effet volup- tueusement séduire ou permettre une délectation musicale ordon- née. Or la musique, art du rythme, propose l'exigence graduée d'un plaisir qui s'affine par une écoute disciplinée dans la saisie progres- sive de la beauté. S'engage ainsi une réflexion non seulement sur le beau et l'art, mais sur une expérience anagogique qui met en jeu le corps et l'âme, la sensibilité et la raison, l'évanescence des sons et la puissance de la mémoire. La musique conduit ainsi concrète- ment à l'appréhension d'enjeux proprement spirituels. Réfléchir sur la délectation musicale à partir des textes augus-tiniens peut sembler paradoxal. Le lecteur des Confessions garde plutôt en mémoire l'énumération des entraves charnelles qui retar- dent l'élan vers Dieu. Il se rappelle notamment la fin du livre X qui invite à lutter contre « la délectation voluptueuse de tous les sens2 » dans une mise en garde progressive – des plaisirs les moins redoutables (ceux de l'odorat, X, XXXII), à ceux de la vue plus difficiles à vaincre (X, XXXIV), en passant par ceux de l'ouïe (X, XXXIII).
- chant
- saint augustin
- augustin du désespoir
- augustin
- épreuve par la beauté des chants
- voluptés de l'ouïe en général
- carac- tère médian du chapitre sur l'ouïe