Camenae n° 8 - décembre 2010 1 Koen VEIRMEIR VAMPIRISME, CORPS MASTIQUANTS ET FORCE DE L'IMAGINATION ANALYSE DES PREMIERS TRAITES SUR LES VAMPIRES (1659-1755) INTRODUCTION Dernièrement, un anthropologue spécialisé en médecine légale a découvert les restes d'une « vampire ». Le squelette a été retrouvé dans une fosse commune datant de la peste de 1576, sur le terrain du Lazzaretto Nuovo, un sanatorium pour pestiférés, situé au nord- est de Venise. La femme fut identifiée comme vampire parce qu'elle avait été enterrée avec une brique calée dans la mâchoire, afin de l'empêcher de nuire aux vivants1 Les « vampires » de la fin du XVIe siècle ne suçaient pas le sang, mais ils étaient affamés. On croyait que certains corps mastiquaient au fond de leur tombe, qu'ils mangeaient leur linceul et parfois même leurs propres membres. Les effets de cette mastication n'étaient toutefois pas confinés à leur tombe. On attribuait à ces « corps mastiquants » l'origine des maladies pestilentielles qui s'abattaient sur villes et villages. Pour arrêter cette mastication, les villageois mettaient de la terre et parfois des pierres dans la bouche des dépouilles . Quand les fossoyeurs réouvraient des fosses communes pour ajouter ceux qui venaient de trépasser, il leur arrivait de tomber sur des corps gonflés par la fermentation du sang et des gaz, dont les ongles et les cheveux avaient continué de pousser, avec du sang s'échappant de leur bouche.
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