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SUD INSEE
N° 131 - février 2009 l'essentiel
Des territoires inégalement dotés
pour faire face aux
mutations économiques
nouvellescompétencesacquises.Cepro-Face aux mutations économiques,
cessussetraduitpardesrestructurations,
qu’elles soient lentes ou soudaines,
parfois des relocalisations ou des ferme-
les territoires n’ont pas les mêmes tures d’établissements qui affectent
l’emploilocal.atouts ni les mêmes fragilités. Le
pourtour de l’étang de Berre cu- La structure même du tissu productif
d’unterritoirepeutêtresourcedefragili-mule le degré d’exposition le plus
tés face à ces évolutions parfois soudai-
fort et les difficultés potentielles les
nes. Une zone spécialisée sur certaines
plus grandes à absorber des chocs : activités ou qui concentre la majeure
partie de son emploi dans un faiblela production y est fortement dé-
nombre d’établissements est plus ex-
pendante de la demande exté- posée lorsqu’une crise touche un de ces
secteurs et éprouve plus de difficultés àrieure, l’emploi salarié y est très
reconvertirsesemplois.Laspécialisation
concentré et spécialisé et le chô-
et la concentration, souvent facteurs de
mage de longue durée important. performance lorsque la conjoncture est
favorable,peuventsetransformerenfra-En revanche, les zones d’emploi qui
gilités lorsque cette dernière devient
abritent les métropoles régionales tourmentée, comme c’est le cas depuis
2008.semblent les moins exposées aux
risques liés aux mutations économi-
La capacité d’adaptation d’un territoire
ques, notamment celles de Nice et dépend aussi fortement des caractéristi-
ques de sa main-d’œuvre et du marchéde Cannes-Antibes. Ces dernières
local du travail. Plus la qualification de
bénéficient d’un tissu productif di- la main-d’œuvre est élevée plus son re-
classementestfacilité.Ladynamiqueré-versifié et d’un taux de chômage
cente de création d’emploi du territoire
parmi les plus faibles de la région.
constitue un autre atout : un t
dynamique, créateur d’établissements et
d’emplois sera plus apte à rebondir, à se
Lesmutationséconomiques,c’est-à-dire réorienter vers des activités à plus forte
le mouvement continu d’adaptation des valeurajoutée. Àl’opposé,unterritoire
entreprisesàdesmarchésdeplusenplus comptantungrandnombredechômeursde
- longue durée éprouvera plus de difficultés.ouverts et concurrentiels, ont des consé
quences sur les territoires: le tissu éco- L’évolution récente de la conjoncture
nomiqueserenouvelle,laproductionest économiquearenforcél’intérêtd’undia-
réorientéeversd’autresactivités,denou- gnostic géographiquement ciblé des for-
velles technologies sont intégrées et de cesetfaiblessesdutissuproductif.
© Insee - Préfecture de Région 2009SUD INSEE
N° 131 - février 2009
l'essentiel
Des fragilités : certains
secteurs industriels sont
concentrés et agglomérés
Dans certains secteurs, essentielle-
ment industriels, l’emploi salarié est
toutefois beaucoup plus concentré
dans un nombre réduit d’établisse-
ments. Dans les secteurs "Combusti-
bles et carburants" et "Construction
navale et aéronautique", les quatre
premiers établissements concentrent
respectivement 84,5 % et 70,7 % de
l’emploi. De même, "Industrie auto-
mobile","Métallurgie","R&D","Com-
posants électriques et électroniques" et
enfin "Pharmacie, parfumerie et entre-
tien" ont plus de 60% de leurs salariés
regroupésdanslesdixpremiersétablis-
sements.
Ces mêmes secteurs industriels cumu-
lentparfoiscetteconcentrationsensible
de l’emploi à une agglomération très
prononcée sur le territoire régional.
Des atouts : un tissu Larégionbénéficieaussidupoidsrelati- Combustibles et métallurgie (Fos-sur-
vementimportantdelasphèrepubliqueproductif régional Mer), aéronautique (Marignane) et
dans l’emploi régional (25,7 %). Cettediversifié et riche de quelques composants électroniques (autour
dernière est, par nature, moins sujettespécificités d’Aix-en-Provence) sont fortement
auxaléassoudains.Sonévolutionn’est concentrésetaggloméréssurunemême
cependant pas actuellement orientée àFaceaumouvementdesmutationséco- zone. Le cumul concentration et agglo-
lahausse.nomiques, la région Provence-Alpes- mération peut constituer un facteur de
Côte d’Azur dispose de plusieurs fragilité territoriale d’importance: une
atouts. Le tissu productif régional est Autreatout,l’emploiindustriel(9,7 % crise touchant un secteur constitué de
diversifié : la production repose sur de l’emploi total régional) s’est main- grands établissements agglomérés sur
unetrèslargepaletted’activités,cequi tenu entre 1999 et 2006 (+ 0,1 % un seul et même territoire peut rapide-
réduitl’impactd’unecrisetouchantun contre - 8,4 % sur l’ensemble du ter- ment avoir des effets prononcés. Si ces
secteur particulier. ritoire métropolitain). Il est orienté territoirescumulentd’autresfacteursde
vers des secteurs créateurs d’emploi fragilité tels qu’un chômage important
(IAA, R&D, aéronautique) tandis ouunequalificationmoindredeleurpo-Deplus,laproductionrégionaleestlar-
que les secteurs en difficulté comme pulationactive,l’emploilocalpeutalorsgement orientée vers la consommation
l’industrie automobile et letextiledes personnes qui y sont présentes: êtretrèsfortementdéstabilisé.
y sont moinsprésents(moinsde44% de l’emploi salarié appartient à
0,1 % de l’emploi salarié régional,l’économiedite"résidentielle"(services Aucune activité n’est, a priori, à l’abri
contre respectivement 1,3 % et 0,4 %aux personnes, restauration, hôtellerie, d’un retournement de conjoncture. La
dans l’hexagone). construction (6,9% de l’emploi total ré-construction, transport de voyageurs...)
gional)connaîtparexempleactuellementpeu dépendante de marchés extérieurs.
Seul bémol toutefois: si l’essentiel de desdifficultéscertaines.Cesecteurestes-Enfin, du fait de nombreux petits éta-
l’économie résidentielle s’adresse aux sentiellement constitué d’établissementsblissements notamment tertiaires, le
habitants de la région, une partie non systèmeproductifrégionalestglobale- de taille modeste et répartis sur l’en-
négligeable répond à la demande des ment peu concentré: les dix premiers sembleduterritoirerégional,cequilimite
les conséquences à l’échelon local. L’ef-touristesquiyséjournent.Unralentisse- établissements privés ne regroupent
fet à l’échelle de la région peut néan-mentdesfluxtouristiquesneseraitdonc que 2,8 % de l’emploi salarié régional
passansimpactsurcettepartiedel’éco- moinsêtresensible.Ilenestdemêmepour(contre 4,1 % en moyenne à l’échelle
nomie. lesactivitésdeservicesettouristiques.nationale).
© Insee - Préfecture de Région 2009SUD INSEE
N° 131 - février 2009
l'essentiel
de même que la part des chômeurs de (10,9%). La création d’emplois y estLes zones d’emploi du
longue durée (respectivement 27,3 % atone entre 1999 et 2006 et le taux depourtour de l’étang de
et 30,0 %). Atout d’importance cepen- créationd’établissementsen2005/2006Berre cumulent les fragilités
dant, la part des cadres et professions parmi les plus faibles de la région. La
intermédiaires de ces zones est parmi zone de Salon-de-Provence est moinsLepourtourdel’étangdeBerre,compo-
lesplusélevéesdelarégion. exposée du fait de son dynamisme ré-sédeszonesd’emploideFos-sur-Meret
cent en termes de création d’établisse-de l’Étang-de-Berre, présente un profil
mentset d’emplois.Les zones d’emploi de l’Étang-de-Berresectoriel unique du fait de l’importance
etdeFos-sur-Merseraientdonclesterri-de son outil industriel (environ 20% de
toires les plus exposés aux risques liésl’emploi total contre 9% à l’échelle ré-
Châteaurenard,Carpentrasaux mutations économiques. Forte