!"< # $ % * ! ! ! ! " ! #$ % &! '!(! ! ) *! ' !! "#$ " ! *! +!+! , ! ! ! +!+!-) ! ! ! . ! ! / ( *!0 ! / ! Et les bizarreries orthographiques, syntaxiques, sémantiques et typogra phiques ne manquent pas dans cette publication officiellement trimestrielle mais en réalité à périodicité très varia ble. Lecteur, pourtant « bien aimé » (dixit l’auteur de l’ ), attendstoi à être aussi malmené que la langue et à en une longue comme ça dans l’effort (comme on t’y invite, à moins qu’il s’agisselà d’un avertissement) ! Ne vous fiez donc surtout pas à sa couverture, plutôt sage, ou à la jaquette dont elle est parfois agrémentée. Son apparence extérieure ne laisse absolu ment rien présager de son contenu. Dans sa dernière livraison, qui réunit les n° 49 et 50 (les « corps n°49/50 ») et qui se compose de quatre cahiers, ) = ' deux dans le format portrait et deux dans le format paysage, JeanLuc La au sérieux (comme notre fanzine) est il n’est ni le fait de la fantaisie ni, évi vrille le dit clairement : « on a marché déjà perceptible, outre dans l’ demment, celui de l’inattention, et en sur la langue : c’est le pied… » ! susmentionné, dans le nom des rubri core moins celui de l’ignorance. Il pro On comprend que beaucoup d’au ques ( , , les cède toujours de l’expérimentation. teurs régulièrement publiés dans ) ou dans les titres des Quand les jeux de mots se succèdent, (abréviation plus rock’n’roll) soient productions publiées : le de quand les mots ne sont plus que jeux également des habitués de dont Claude Yvroud, soustitré d’abréviations, quand les répétitions se nous vous parlions dans notre n°1 de ; suivent et se répètent, quand les lan mars. Même ton général amusé, même ! d’Alain Hélissen ; "# gues se multiplient, quand la ponctua irrespect des règles dès lors qu’elles !$ %& ' tion s’emballe jusqu’à n’être plus concernent l’orthographe, la conjugai ()& *# de David Sillaloni ; qu’une succession de points (de suspen son, la syntaxe, bref la langue écrite ou " $& ' de JeanPierre sion, d’exclamation, d’interrogation) et/ parlée, et dès lors qu’elles touchent à la Bobillot ; % + ! ou de virgules, quand l’interlignage et/ mise en page et, nous disions, à la ty de David Christoffel ; , !$# ou l’interlettrage et/ou le crénage et/ou pographie ; mais surtout : même volon + de Sébastien Ménard… la taille de la police changent à vue té d’expérimenter. L’irrespect des règles n’est pas une d’œil, quand le sens de lecture change, Le ton amusé, limite badin, d’une constante mais quand il se manifeste, quand ce que vous lisez est illisible ou revue qui ne veut pas (trop) se prendre qu’il touche à la langue ou au visuel, n’aaucun sens, cela a du sens. ►
> C’est que le fond est ici plus qu’ailleurs intimement lié à la forme. Fond et forme ne font qu’un. Comme dans toute poésie me direz vous ! Non, la forme fait ici encore plus + avec le fond. Ici, la pre mière n’est pas au service du second : elle le détermine, elle le modèle. Voilà pourquoi les poètes de cette revue font pour la plupart et parallèle ment aussi œuvre de plasticiens ou de performeurs, pourquoi l’écrit (l’écrit tout simple, tout bête) et les deux di mensions de la page ne leur suffisent plus. Le poème dessiné, gribouillé ou peint, tracé à la main ou à la tablette graphique, photocopié ou scanné, prend du relief, induit la profondeur, le volume, et le poème joué, mis en scène, scénographié, le poème , chu choté ou hurlé, déclamé, scandé, débi té, martelé, se déploie et se meut dans l’espace, réduisant la distance entre lui et nous, la supprimant. Si paradoxalement on le comprend moins, si l’on n’y est pas (toujours) réceptif, c’est que l’on ne s’attend pas Que dire alors d’une poésie qui se à une telle frontalité, une telle brutalité fait expérience(s) ? et qui ne serait que La dimension sociale et même po dans le contact avec le poème. Brutali cela ? Qu’elle a davantage à voir avec litique de est en tout cas té, comme poème brut. la recherche en linguistique ? en scien clairement revendiquée. Chaque auteur C’est peutêtre aussi que dans notre ces sociales ? en sciences humaines en est, à sa façon, un poète engagé. Si le pays on n’apprécie encore que moyen général ? Peutêtre. Et alors ? Pour lecteur est bousculé dans ses (vieilles) nement le mélange des genres : poésie, nous,il est évident qu’en ce nouveau habitudes de lecture, s’il lui est impli arts plastiques, performance, photo, siècle de l’image et à l’ère d’Internet, citement demandé un effort de com vidéo… C’est peutêtre qu’une poésie dans ce siècle dont on ne sait pas trop préhension,et si l’on attend de lui qu’il qui serait visuelle et/ou sonore et qui où il va nous mener, la poésie ne sau soit actif face au texte, et du regardeur rait être u’ex loration. u’il le soit face à l’image, et de l’au se fait s ectacle laisse encore er lexe. iteur qu’il le soit face au son, c’est ue notre société aussi a plus que ja ais besoin d’être décryptée. Car le oème est à son image (celle de notre ociété), même illisible, même inaudi le. Il en reprend les codes, les travers, l se nourrit de son actualité, il en uti ise les outils. Solliciter l’effort du lecteur, du re ardeur, de l’auditeur, lui demander ne plus grande attention – vouloir u’il soit +- – c’est indirectement ’encourager à réfléchir sur notre ociété, c’est le pousser à l’action. « … la dictature se met en place et en lein jour = se dire cela et pas autre hose (…) = rien de l’apprentissage de a langue française comme outil de = ien du déclin de toute idée révolution aire en = rien alors qu’au moment evenu extrême et assez . défini if de = la libération $ $ e tout ce qui vous tient par lalan ues… » comme dirait Franck Doyen. ————— Page 12 : deux extraits de /,//! @$ ! 6 !')0 de Franck Doyen.