POURQUOI LE CHOMAGE
NE PEUT BAISSER
Richard ANDRÉ
…Dans les conditions actuelles de la civilisation.
Les Éditions électroniques Richard ANDRÉ
POURQUOI LE CHOMAGE NE PEUT
BAISSER… ?
…Dans les conditions actuelles de la civilisation.
ourquoi le chômage ne peut baisser ? Nous devrions ajouter :
dans les conditions actuelles de la civilisation. P C’est la question lancinante que chacun se pose… Ou ne se pose
pas vraiment !
Cette analyse ne débouche pas sur une vue pessimiste du monde
actuel, mais bien au contraire sur des perspectives encourageantes
epour la culture du travail au XXI siècle.
Cette manière de voir le chômeur et le chômage autrement que celle
proposée en leitmotiv obsessionnel par la société actuelle devrait
permettre d’émerger au-dessus de l’épais brouillard qui baigne cette
interrogation.
Aucune des mesures politiques ne semble pouvoir venir à bout du
chômage. Refluant quelque peu, il revient en force comme un immense
« serpent de mer » depuis plus de 30 ans !
Les théories économiques sont impuissantes à proposer des solutions
lumineuses et efficaces. Les politiques pressentent bien que le monde est
en révolution totale ; ils ont plus ou moins l’inspiration d’un changement
nécessaire de nos habitudes et de nos avidités. Mais ils sont repris par les
non-solutions économiques mécanistes…
Pourtant deux grandes catastrophes récentes en particulier nous
enjoignent de réfléchir.
La première fut cette tragédie et ce psychodrame déclenché par une
poignée d’intégristes contre la puissance économique des Etats-Unis en se
crashant sur les tours jumelles de New York.
2 L’Amérique s’interrogea — quelques minutes — sur sa propre
responsabilité. Les auditeurs et spectateurs attentifs aux interviews et aux
commentaires à ce moment-là s’en souviennent. Mais combien l’ont
oublié ?… Et aussitôt, une chape de plomb tomba sur les consciences. La
chasse au bouc émissaire commença… est n’est pas terminée. Il n’y a pas
lieu d’excuser les fanatiques ; pas plus que de les accuser unilatéralement.
Dans tout drame, il y a toujours deux parties. Il importe de comprendre la
part relative de chacun, afin d’éviter de penser de façon manichéenne.
La deuxième est cette crise économique consécutive à un crash
financier en 2007. Cela devrait faire prendre conscience à l’opinion, de
manière spectaculaire, de la puissance de la finance et des catastrophes
qu’elle peut immédiatement induire sur toute la planète. Mais l’opinion
s’interrogera-t-elle sur TOUTE la chaîne des responsabilités ? Cette
chaîne allant d’une poignée de prédateurs masqués, aux financiers,
banquiers et politiques qui ont laissé faire, et jusqu’aux comportements
avides des consommateurs inconscients. La responsabilité est collective, à
des degrés divers.
Revenons un instant sur la courbe des chômeurs. Nous n’écrivons pas
chômage mais chômeurs, notons-le. Cette courbe nous parle mieux qu’une
longue explication.
UN QUART DE SIÈCLE DE CHÔMAGE, ET PLUS…
COMPRENDRE POURQUOI ?
Les trois niveaux de compréhension :
1- niveau « matériel », « extérieur », « mécaniste ».
2- niveau « émotionnel », « intérieur, « motivationnel ».
3- niveau « éclairé », « historique », « civilisationnel ».
LE CHÔMAGE BAISSERA QUAND…
Le facteur majeur.
UN QUART DE SIÈCLE DE CHÔMAGE, ET PLUS…
Jetons d’abord un coup d’œil rapide sur les statistiques. Cette première courbe
1ci-dessous fut publiée en 2000 dans l’ouvrage CHÔMEUR : POURQUOI ? Nous
écrivions alors que la baisse du chômage était peu probable. Dix ans plus tard, la
tendance n’est malheureusement pas démentie ! Depuis environ 30 ans, le nombre de
chômeurs en France oscille en plus u en moins autour 2 500 000. À l’étranger, des
1 Pour plus de détail sur cette courbe, se reporter à l’ouvrage CHÔMEURS : POURQUOI ? Des Artisans de la Civilisation qui s’ignorent.
Cf. lien à la fin.
3 2courbes plus ou moins similaires reflètent le contexte propre à chaque pays . Peu
importe, d’autre part, toutes les subtilités de comptage, la prise en compte ou non des
chômeurs non identifiés, des situations précaires et celles d’extrême pauvreté : c’est
la conscience collective qui retient cet ordre de grandeur et cette persistance !… Et
c’est cette opinion publique non seulement française mais mondiale qui agit sur tous
les acteurs socioprofessionnels en demandant un « changement ».
…DIX ANS PLUS TARD… 2000-2010 : persistance du « serpent de mer » du
chômage !
Il est peu vraisemblable que cette courbe s’inverse comme par miracle dans les
temps à venir, alors que les solutions ont été appliquées sans résultat depuis des
décennies. Alors, POURQUOI cette masse de chômeurs ne peut se résorber et trouver
du travail ?
2 Se reporter aux données INSEE http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF03309
4
COMPRENDRE POURQUOI ?
Essayons de distinguer les trois niveaux de compréhension des mécanismes de
cause à effet du phénomène selon que l’on s’intéresse : au chômage ; aux individus
chômeurs ; ou au dessein historique de la Civilisation. Il est important de ne pas les
confondre sous peine d’avoir une vision réductrice qui débouche également sur les
solutions réduites qui se sont jusqu’à présent révélées inefficaces.
Il y a d’abord un niveau « matériel », « extérieur », « mécaniste ». C’est le
domaine du court terme relatif.
Les explications sont : externes, conceptuelles, académiques…
Ce niveau peut concerner les politiques de réduction du chômage et du « retour au
3plein emploi ».
Il y a ensuite un niveau « émotionnel », « intérieur », « motivationnel », du
chômage. C’est le domaine du moyen terme.
Les explications sont : de l’intérieur, expérimentales, psychologiques…
Il peut concerner le traitement social du chômage, selon l’expression consacrée
(et non des chômeurs » notons le !), mais il fait l’objet d’une grande incompréhension.
C’est le niveau où l’on pourrait agir plus largement…
Enfin, dans une perspective métaphysique de la Civilisation à venir, il y a le niveau
« éclairé », « historique », « civilisationnel ». C’est le domaine du long et très long
terme.
e eIl semble bien que le chômage spécifique du XX et XXI siècle s’inscrive tout
particulièrement dans cette troisième perspective.
Essayons maintenant de comprendre en quoi les trois niveaux d’analyse sont
complémentaires et indissociables ? Pourquoi les mesures sur un seul niveau
échouent… en apparence ?
1- Niveau « matériel », « extérieur », « mécaniste »
« Toute personne a droit au travail, au libre choix
de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes
de travail et à la protection contre le chômage. »
Déclaration universelle des droits de l'homme, art. 23, 1948
Le rôle des économistes est prépondérant en ce domaine.
Le chômage est décortiqué de multiples manières, établissant des typologies de
chômeurs, des types de chômage, etc.… dans lesquels le simple citoyen se perd.
Des théories sont énoncées, cherchant à trouver les liens de causalité de
différents paramètres économiques sur le chômage et le plein emploi comme :
3 Notons au passage que ce concept idéal de plein emploi des années cinquante en France, d’environ 90 000 individus, est aujourd’hui établi
au niveau de 700 000 à 900 000 ! Comme si les dirigeants et l’opposition baissaient les bras devant la fatalité du chômage !…
5 4• Suppression du capitalisme et du salariat
5• Concurrence / Salaires flexibles ou bloqués
6• Production / Demande / Consommation / Investissement
7• Productivité
8• Arbitrage : chômage / inflation
9• Consommations nouvelles / consommations anciennes
10• Automatisation et informatisation (et son cortège d’idées fausses…)
11• Concurrence déloyale (on voit pointer la recherche d’un bouc émissaire !…)
12• Assurance-chômage (on voit pointer la recherche d’un autre bouc émissaire !…)
• Diminution des impôts / Augmentation des dépenses du gouvernement.
• etc…
Le citoyen a les oreilles cassées par toutes ces « explications » … Mais que
13comprend-il vraiment à propos de tous ces « outils », de tous ces « modèles » ? Ces
théories, parfois contradictoires, sont comme « plaquées » sur une réalité vécue
douloureuse, et ne sont plus crédibles à la longue. L’espoir naît un instant lorsqu’un
chef assez charismatique annonce des mesures pour le retour au « plein emploi », mais
en pratique toutes ces théories sans doute pertinentes et ponctuellement vraies sinon
vérifiées ne nourrissent-elles pas le scepticisme général et le défaitisme ?… Mais c’est
une des caractéristique de la vieille civilisation d’être laminée par le discours
économiste. Si on s’en abstenait, le pourrissement des vieilles habitudes serait peut-
être ralenti !…
De plus, l’économie et la finance sont tellement fluides qu’une crise résorbée,
une autre, de nature différente, vient chambouler les mesures politiques prises
précédemment pour diminuer le chômage, ou pour développer l’emploi comme on
préfère le dire !
Le lecteur curieux peut toujours s’abîmer dans les nombreux livres traitant de
ces théories du chômage, mais qu’en ressortira-t-il en définitive ? Pourra-t-il agir
personnellement ? Aboutira-t-il à des certitudes ou à une impasse intellectuelle ?… À
chacun de faire l’expérience s’il le souhaite ! Mais qu’il n’oublie pas que bien des
spécialistes se sont dévoués sincèrement à cette recherche sans encore en trouver la
sortie.
Parmi tous ces paramètres, peut-être les experts ont-ils omis un FACTEUR
MAJEUR ?