La Revue de Paris, année 44, t. 7, 1937Constantin PhotiadèsSOIRÉES MUSICALESSeptième symphonie d’Anton BrucknerSeptième symphonie d’Anton BrucknerIntrouvables en France, rares même chez les peuples de race germanique, lesamis d’Anton Bruckner constituent, à travers le monde, une secte assez restreinte,forte néanmoins par sa constance et sa vitalité sereine. Les adeptes, loin de gémirsur leur petit nombre, s’en feraient gloire plutôt. Comme tant de cénacles, ils secomptent pour une élite, et cette agréable conviction satisfait leur amour-propre.[1]Approuvons-les de rendre à la S e p t i è m e s y m p h o n i e d’Anton Bruckner un cultereconnaissant. Elle en est digne. Que l’ouvrage reste donc associé, dans leursouvenir, à la seule joie qui ait illuminé, sur le tard, une carrière vouée à des travauximmenses et décevants ! L’histoire citerait à peine ce musicien d’un village deHaute-Autriche, en qui le paysan et le régent de collège faisaient un si bizarrecontraste avec le maître organiste, avec le persévérant bâtisseur de messes et desymphonies à grand orchestre, si la S e p t i è m e s y m p h o n i e ne l’eût imposé à lalongue aux Viennois. Elle sut plaire. Et, dès lors, soixante années de disgrâces etd’humbles tâtonnements se trouvèrent effacées en une heure de triomphe.Bruckner était loin de s’y attendre. Cette dangereuse épreuve de Vienne, il l’avaitcrainte au point d’en solliciter l’ajournement par écrit. Odieux aux réactionnairescomme affilié à ...
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