Depuis quelques années, alors que le Royaume-Uni est passé du ultra-libéralisme de Mme Thatcher et de John Major au « socialisme » du New Labour de Tony Blair, le cinéma britannique semble redécouvrir « sa » classe ouvrière. The Full Monty sort très peu de temps après une autre réussite de la comédie sociale britannique, Les Virtuoses, un film de Mark Hermann, qui raconte avec chaleur et ironie, l'histoire d'une fanfare de mineurs au chômage dans le Yorkshire. Comme l'a relevé le scénariste Simon Beaufoy, "dans les deux cas, il s'agit de chômeurs du nord de l'Angleterre qui retrouvent dignité et respect d'eux-mêmes par le biais du spectacle". Les deux thématiques se ressemblent au point que la chaîne de télévision Channel 4 hésite à soutenir les deux projets et se décidera finalement pour l'oeuvre de Mark Hermann.
En fait, depuis le début des années 1990, le cinéma anglais témoigne d'une sensibilité certaine pour le monde du travail et de nombreux cinéastes souvent prestigieux ont dépeint le milieu ouvrier : Ken Loach , le précurseur, avec Riff-Raff (1991), Raining Stones (1993), Ladybird (1994) ; Stephen Frears, qui adapte les romans de l'écrivain irlandais Roddy Doyle en réalisant The Snapper (1993) et The Van (1996)...Cette "tendance" trouve donc son apothéose avec le succès international de The Full Monty, du cinéaste Peter Cattaneo en 1997 ( par ailleurs, au Festival de Cannes en 1998, le prix d'interprétation masculine est attribué à Peter Mullan, pour sa performance remarquée dans le dernier film de Ken Loach, My Name is Joe...).
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