Alors là c'est quand même la totale, ils ne manquent pas d'air les dirigeants de ce monde… Ce qu'ils gloussent depuis trois ans aux quatre coins de l'Union européenne crisant ses sommets en chaîne aux appuis de la récession montant jusqu'à l'austérité, frappant au passage à peu près tous les pays après de nombreux efforts, se transpose maintenant à l'échelle mondiale dont on nous dit à titre préventif que dorénavant les pays en développement risqueraient de souffrir de nos perturbations financières en sa version simplifiée, monétaire (?) peut-être aussi selon les décisions prises et l'ampleur de l'effondrement dont on pressent avec acuité qu'il est probable mais qu'on en est encore loin… C'est un peu rude de transposer le schéma de la gestion de l'Europe à celui des programmes de développement qui, de facto, ne pourront plus bénéficier de toutes les aides allouées jusqu'ici. Pourtant de cette réalité économique inflexible qui ne relève en rien d'une illusion voit déjà se poindre, alors certainement à une échelle massive et incontrôlable, les affres non plus de réfugiés climatiques mais des réfugiés économiques bel et bien entrain de crever la faim auprès de qui, hélas, les moyens d'intervention resteront limités mis à part d'hasardeux mécènes ou des investissements privés qui auront à disposition les fonds nécessaires et les moyens techniques pour poursuivre l'oeuvre entamée… Ne risque-t-on pas de voire s'y poindre une possibilité de sélectionner et de favoriser des pays tout en dévalorisant une certaine concurrence jugée inintéressante ou a rentabilité limitée, peu valorisante ? Les pays qui ne "suivront" pas l'Ordre mondial continueront de se faire regarder de travers comme le furent la Syrie, la Libye, l'Afghanistan et l'Irak dans le temps passé aux préparations d'interventions militaires ciblées avec un centre à venir pointé vers l'Iran… Évidemment si tout cela se faisait démocratiquement par des élections libres toutes les armes finiraient sur une décharge d'ordures mais comme l'économie vacille des remous d'une dette, le risque éminent de faire parler les armes reste prégnant. Quand l'économie flanche les États puissants cherchent toujours à utiliser leur force de frappe pour imposer leur point de vue mondial de l'économie du monde en se prétextant des zones d'intervention…