Mars 1991 - LES KURDES (L

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Mars 1991 - LES KURDES (L

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CENTER FOR THE STUDY OF THE MODERN ARAB WORLD

CENTRE POUR L’ETUDE DU MONDE ARABE MODERNE

REUNION DU CEMAM

mars 1991

LES KURDES (L. Boisset)

Poser aujourd'hui la question kurde, c'est considérer un moment, une étape de son évolution,

prendre conscience d'une identité, dégager quelques perspectives actuelles, sans prétendre

cependant cerner ce problème complexe et mouvant.

Ière Partie. Une étape: 1975

Le 9 mai 1975, l'accord d'Alger entre le Shah d'Iran et le vice-premier ministre irakien, Saddam

Hussein, interrompt l'aide logistique de l'Iran aux insurgés kurdes d'Irak dirigés par le général

Mustafa Barzani, en échange de plusieurs clauses territoriales et d'engagements tenus secrets.

Boumedienne, Sadate, sont à l'arrière-plan de ces négociations tenues dans le cadre de la réunion de

l'OPEP. Les jours suivants voient le retrait des troupes iraniennes du front d'Irak, l'écrasement de la

révolte kurde, considèrée par le C.I.A. comme une "carte à jouer" dans le jeu du Moyen Orient, et

le départ de Barzani: "Mon rôle personnel est fini, dit-il alors. Mais il n'est pas possible de mettre

fin à l'existence du peuple kurde et du sein du peuple kurde surgiront d'autres leaders."

1. Situation des communautés kurdes en 1975.

La population kurde, répartie sur un territoire de plus de 390 000 km2 est difficile à évaluer, aucun

critère légal précis ne permettant un recensement. Les chiffres varient, selon les auteurs, entre 18 ou

24 millions, répartis de la façon suivante:

Turquie

de 8 à 11 millions

Iran

de 5 à 8 millions

Irak

de 3 à 4 millions

Syrie 1 million

URSS 300 000

Une diaspora s'est établie au Liban, en Europe occidentale.

En Turquie, la population kurde est installée à l'Est du pays. Officiellement, l'identité kurde n'est

pas reconnue, le terme de "turcs de l'est" désigne cette minorité, et le pouvoir centrale craint toute

tentative de séparatisme. Cependant, la rigueur du contrôle de l'expression culturelle varie selon les

évolutions politiques du pouvoir, et, dans le même temps, la violence des réactions nationalistes.

En Iran, le pouvoir du Shah contrôle les communautés kurdes, appuyé parfois par les troupes de

Barzani.

En Irak, la déroute qui suit l'accord d'Alger met fin à une série de guerres, entre 1961 et 1975, qui

ravivent la vigueur du mouvement nationaliste kurde, sous la direction de Mustafa Barzani; après

avoir accueilli favorablement le nouveau régime du Général Kassem en 1958, la minorité kurde

s'est opposée au pouvoir central dans un conflit marqué de pauses à chaque changement de régime.

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