Ce travail a été réalisé dans la forêt de la Mamora qui est située au nord-ouest du Maroc, en bordure de l’Océan Atlantique. Cette forêt, constituée de chêne-liège (Quercus suber), de peuplements artificiels (eucalyptus, acacias et pins) et de terrains vides, est considérée comme étant la subéraie d’un seul tenant la plus étendue du monde.
Cette étude de la diversité floristique a pour objectif l’appréciation et la description de l’état des lieux de la subéraie, en se basant sur la méthode phytosociologique, l’analyse numérique (AFC et CHA) et la technique des profils architecturaux. La cartographie, quant à elle, a été faite en utilisant une image multispectrale qui a fait l’objet d’une classification automatique et de la numérisation à l’écran (PIAO).
Sur la base des relevés floristiques et des profils architecturaux répartis selon un échantillonnage stratifié ; il ressort que l'écosystème renferme 62 familles, 261 genres, 408 espèces, sous-espèces et variétés. Le spectre biologique de la région est dominé par les thérophytes (50,5%).
L’AFC et la CHA nous a permis d’identifier trois groupements végétaux organisés par Cistus salviifolius, Teline lignifolia et Halimium halimifolium.
L’analyse de la végétation par la méthode phytosociologique a permis de mettre en relief 6 groupements végétaux relevant de la série thermoméditerranéenne de chêne-liège. Sur le plan phytosociologique, les groupements forestiers et préforestiers s’encartent dans la classe des Quercetea ilicis, l’ordre des Quercetalia ilicis et l’alliance du Querco-Oleion sylvestris. Quant au groupement des matorrals, il s’encarte dans la classe des Cisto-Lavandulatea tandis que celui des vides, il s’encarte dans la classe des Helianthemetea guttati (Tuberarietea).
L’étude de la structure et de l’architecture de la végétation nous a permis de comprendre que : (i) la subéraie présente une structure-architecture altérée sur la quasi-totalité de sa superficie et connaît un problème général de régénération et (ii) les problèmes de conservation posés sont liés à l’absence d’un système de gestion adéquat pour l’écosystème.
La cartographie des types de peuplements fait ressortir une zone à chêne-liège de 58.396 ha, une zone des terrains vides de 7.350 ha et une zone reboisée de 66.307 ha.
Quant à la carte des groupements végétaux, elle montre la répartition spatiale des différents groupements végétaux identifiés et leur importance en terme de superficie.
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