R. L. StevensonMon premier livre : L’Île au trésortraduit par Théo VarletC’était loin d’être mon premier livre, car je ne suis pas seulement un romancier.Mais je sais à merveille que mon maître-payeur, le grand public, regarde avecindifférence, sinon avec aversion, tout ce que j’ai écrit quand ce n’est pas du roman.S’il me réclame quelquefois, c’est sous le caractère qui lui est familier et qui m’estindélébile ; et quand on me demande de parler de mon premier livre, il n’est, certes,question dans le monde que de mon premier roman.Tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, je devais fatalement écrire un roman.Il semble inutile de demander pourquoi.Les hommes sont nés avec des manies variées.Dès mon plus jeune âge, c’était chez moi un goût de faire joujou avec des sériesd’événements imaginaires et sitôt que je fus capable d’écrire, je devins l’ami desjournalistes.Rames sur rames se sont succédé dans l’impression de Rathillet, La Révolte dePentland, Le Pardon du Roi (ou Park Whitehead), Edward Daven, Une danse deVillage, et Une vendetta dans l’Ouest, et c’est une consolation pour moi de merappeler que ces rames, maintenant des cendres, sont revenues au sol.Je n’ai nommé que quelques-uns de mes essais malheureux, ceux seulement quiarrivèrent à un renom passable avant qu’ils fussent oubliés ; et même ainsi, ilscouvrent une longue série d’années.Rathillet fut lancé avant ma quinzième année. Une vendetta quand j’en avais vingt-neuf, et ce fut une ...
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