LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE[1]Frédéric Nietzsche : le dernier métaphysicienTeodor de WyzewaRevue bleue, 3. Ser. T. 48, Paris, 1891, pp. 586-592Je voudrais présenter tour à tour au public français quelques-uns des principauxécrivains étrangers de ce temps. Il y a aujourd’hui en Allemagne, dans les paysScandinaves, en Russie, en Pologne, en Italie et en Angleterre, des hommes à quileurs compatriotes attribuent du génie, et dont personne, en France, ne connaîtmême les noms. Je voudrais faire connaître leurs noms, et donner une premièreidée de leur caractère et du genre de leurs travaux.Mais je serais désolé qu’on prît ces notes pour autre chose que des notes. Je n’aini la préparation ni la compétence qu’il faudrait pour des études plus approfondies.Les renseignements que je donnerai seront autant que possible exacts ; je ne puispromettre qu’ils seront complets. Et pour toute appréciation je m’en tiendrai à mesimpressions personnelles, méthode qui ne peut aboutir, comme on sait, qu’à desrésultats bien précaires.Mes lecteurs auraient sans doute préféré que, dans ces conditions, je remplacemes petites esquisses par de solides interviews. J’ai en vérité essayé d’interviewerla plupart des écrivains dont je vais parler. Mais deux ou trois sont enfermés dansdes asiles d’aliénés ; deux ou trois se sont retirés dans des endroits inabordablespour n'avoir à recevoir personne, et ceux enfin qui m'ont reçu ne m'ont entretenu quede politique. L'interview, comme la critique ...
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