TEXTE DE PRESENTATION DU 5 JUILLET Dans cette confrence, je dvelopperai la question : Pourquoi avons-nous besoin dinnovation montaire ? Premirement, je vais dcrire trois ides fausses que partagent la plupart des personnes au sujet de largent. Deuximement, jexpliquerai trois consquences de ces ides fausses, et troisimement, je proposerai trois solutions possibles en termes dinnovations montaires. Qu’est ce que l’argent? Prenons d’abord les bonnes nouvelles. Largent est une des inventions les plus ingnieuses de l’humanit. Il aide lchange des marchandises et des services et surmonte les limitations du troc, crant de ce fait la possibilit de spcialisation, qui est la base de la civilisation. Pourquoi alors avons-nous un problme avec l’argent? Voici les mauvaises nouvelles. Depuis longtemps, la circulation montaire se fonde sur le paiement dintrts. Lintrt mne lintrt compos. Lintrt compos mne la croissance exponentielle. Et la croissance exponentielle ne peut pas tre durable. Par consquent, afin de comprendre comment notre systme montaire agit en machine de destruction invisible depuis son commencement, il est utile de comprendre trois ides fausses que l’on dtient au sujet de largent, ides malheureusement partages par la plupart des personnes. 1.comprendre lide fausse de la croissance illimite, que l’argent bas sur Pour l’intrt peut indfiniment crotre, nous devons comprendre trois diffrents modles de croissance. La Courbe A reprsente le modle de croissance physique normal de la nature. Que ce soit des usines ou des animaux, nous croissons assez rapidement pendant les premires parties de nos vies, commenons alors ralentir, et cessons habituellement de crotre physiquement une taille optimale. La courbe B reprsente un modle de croissance linaire, par exemple, avec davantage de machines on produit davantage de marchandises, plus de charbon produit plus dnergie, detc... Ce modle de croissance importe peu pour notre analyse. Il devrait cependant, tre vident que sur une plante finie, mme ce modle posera des problmes terme. La courbe C reprsente la croissance exponentielle, le modle de croissance le plus important et gnralement le moins compris. Elle peut tre dcrite comme le contraire de la courbe A, parce quelle crot trs lentement dans le commencement, puis acclre continuellement plus rapidement et crot finalement dune faon presque verticale. Dans le monde physique, ce modle de croissance se produit habituellement quand les choses se drgulent, quand il y a maladie, provoquant souvent la mort. Le cancer, par exemple, suit un modle de croissance exponentielle, et, en utilisant cette analogie, les intrts peuvent tre vu comme cancer sur notre systme social et conomique. Puisque bas sur lintrt et lintrt compos, notre argent est multipli par deux intervalles rguliers, il suit un modle de croissance exponentielle : • Avec un intrt 3%, il faut 24 ans une somme pour se ddoubler •6%, cela prend 12 ans;
• 12% 6 ans. Un sou investi un taux dintrt de 5% dans l’an 0, vaudrait 134 milliards de boules dor du poids de la terre en 1990, au prix de lor cette anne en question, ce qui est une impossibilit pratique. 2. Le Malentendu de la Transparence peut se rsumer comme suit: Nous payons des Intrts uniquement quand nous empruntons de l’argent. La difficult de comprendre pleinement limpact du mcanisme des intrts sur notre systme conomique provient du fait que la plupart des personnes pensent que tant qu’ils viteront demprunter de largent, ils n’auront pas payer des intrts. Ce quils ne comprennent pas, c’est que chaque prix que nous payons inclut une certaine par dintrts. La proportion exacte varie selon le capital par rapport aux cots de main d’œuvre et dentretien, et les frais d’administration inclus dans les marchandises et les services que nous achetons. Ceci stend de 12 % dintrts dans le cas de la collecte des dchets et des ordures, (parce quici la part des cots est relativement basse et la part du travail est particulirement importante) 38% pour leau potable et va jusqu 77% pour la location du logement social (pris sur une dure de vie d 100, qui est celle du logement social en Allemagne). En moyenne, nous payons 40% d’intrts sur tous les prix de nos marchandises et services. Au Moyen ge, les habitants payaient la dme au Seigneur. ce titre, ils s’en sortaient mieux que de nos jours, o presque la moiti de chaque dollar va aux dtenteurs de capitaux, comme je l’explique par la suite 3.Lide fausse d’un systme quitable se rsume ainsi Nous sommes tous traits galit au sein du systme montaire’. Comme chacun doit payer lintrt en empruntant de l’argent, et reoit des intrts sur ses conomies. Cela laisse croire que nous sommes donc sur un pied d’galit au sein du systme existant montaire. Au contraire, il y a des diffrences normes entrent ceux qui en tirent profit et ceux qui en font les frais. Comparant les dboursements provoqus par les intrts et les revenus lis aux intrts dans 2,5 millions de mnages en Allemagne, les chiffres prouvent que 80% de la population dbourse presque deux fois plus qu’elle ne reoit, 10% touche lgrement plus que ce qu’ils ne payent, et les 10% restants reoit plus de deux fois plus d’intrts quils ne dbourse, ce qui correspond la part perdue par les prcdents 80% . Ceci illustre l’cart qui se creuse, que les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres deviennent plus pauvres. En Allemagne, pour lanne 2004, ce transfert d’argent sest lev environ 1 milliard d’euros chaque jour, de ceux qui travaillent pour gagner de l’argent ceux qui peuvent faire travailler’ leur argent. Mais avez-vous dj vu travailler largent? En dautres termes, dans notre systme montaire nous permettons lopration dun mcanisme cach de redistribution qui transfre continuellement largent partir de la grande majorit vers une petite minorit, crant ainsi une polarisation sociale qui, avec le temps, finit par miner nimporte quelle dmocratie. 4.Une des consquences de ce dfaut dans notre systme montaire entre 1950 et 2001 est la perte de 80% de sa valeur par le Deutschmark. C’est--dire, qu’il est pass de la valeur 100 20 Pfennig en 50 ans, et ctait la monnaie la plus stable au monde. Pour la plupart des personnes, linflation semble faire partie intgrante de
tout systme montaire, d’une faon presque naturelle’ puisquil ny a aucun pays dans le monde sans inflation. Puisque linflation est perue en tant que inhrente au systme, les conomistes et la plupart des personnes croient que lintrt est ncessaire pour contrecarrer linflation, or lintrt en est la cause principale de linflation. Environ deux ans aprs chaque rvaluation du taux dintrt, nous pouvons constater une augmentation de linflation. Par consquent, si nous pouvions supprimer lintrt, nous pourrions galement supprimer linflation. Dans le systme montaire actuel, nous sommes confronts une alternative pouvantable : Effondrement soit du systme conomique soit du systme cologique. Le fonctionnement de l’conomie dpend de l’augmentation des dettes publiques et prives, suivant une croissance pathologique du systme montaire. Il devient indispensable d’avoir une croissance conomique nimporte quel cot, prparant ainsi un effondrement cologique sans prcdent. 5.Une deuxime consquence du systme dintrts est quil mne une croissance ingale de diffrents secteurs de lconomie. Comparant trois indicateurs diffrents de croissance entre 1950 et 1995 en Allemagne, nous constatons que les capitaux montaires (soutenus par une quantit quivalente de dette) ont augment 461 fois, le produit national brut est multipli par 141, et le bnfice net dans les salaires et les salaires (aprs impt) n’a augment que 18 fois, est au fait a diminu aprs 1980, pour retrouver le niveau des annes 70. Si la taille de notre corps tait multipli par 18 lors de notre croissance alors que notre tte augmentait 461 fois, et nos pieds seulement 18 fois, nous serions convaincus d’tre malades. Mais peu de gens comprennent que ces carts croissants signifient une maladie grave de notre systme conomique. Le manque de dbat publique sur ce sujet met en vidence notre analphabtisme montaire. 6. Une troisime consquence du systme exponentiellement croissant dargent bas sur lintrt, est la cration un degr important dinstabilit montaire. Contrairement aux mesures comme le mtre ou le kilogramme, la valeur de notre monnaie change presque quotidiennement. Tirant profit de cette variabilit, le volume global de transactions montaires spculatives entre 1974 et 2000 s’est lev 97%, avec seulement 3% des transactions effectues dans l’conomie relle des marchandises et des services, y compris le tourisme. En 2001 le volume dchanges quotidiens a excd $2.000 milliards, tandis que dans les annes 70 il n’tait que de $20-30 milliards. Ce qui rend la situation si dangereuse est que toutes les rserves de monnaie et dor de toutes les banques centrales du monde correspondent seulement au volume de transactions effectues en sept huit heures de commerce - un tsunami cach sur lhorizon de notre systme financier global, car aucun tablissement n’a les rserves suffisantes pour intervenir en cas de crise. La petite volution la baisse depuis lan 2000 est le rsultat de lintroduction de leuro qui a clt la spculation montaire entre les pays europens. 7.les conomistes du monde entier traitent largent de mesure neutre Aujourdhui, qui na aucun rle dcisif jouer dans les dcisions conomiques. Une tude
rcente du club de Rome montre que cette ide est fausse. Largent est tout sauf neutre. En fait, il agit comme un aspirateur qui vampirise les ressources de secteurs ou territoires bas rendement pour les redistribuer des secteurs haute rentabilit -c’est l’exemple actuel de la Chine - avec tous les effets dvastateurs que ceci a sur la culture, lcologie et la socit dans les secteurs affects. Ce dont nous avons besoin aujourdhui est d’un autre regard sur largent, pour pouvoir utiliser pleinement la capacit dune des inventions les plus ingnieuses de lhumanit : raliser le rve de fournir chacun sur cette terre les produits de premire ncessit. La premire solution serait de remplacer lintrt - une rcompense pour le prteur - par un droit d’usage ou monnaie fondante applique qui pnalise le fait de ne pas remettre l’argent en circulation. C’est un principe que nous nous appliquons dj de nombreux services comme lutilisation dune place dans le train, par exemple. Personne ne serait pay pour une nouvelle mise en circulation, mais les gens payeraient de petits honoraires quotidiens, lors de l’usage. Cest fondamentalement ce que nous devons faire avec largent, pour rsoudre les problmes crs par le systme des intrts. 8.Entre 1932 et 1933, la petite ville autrichienne de Wrgl a lanc une des toutes premires expriences d’aprs le modle inspir par le livreLordre conomique naturelde Silvio Gesell (1916). Soutenue par un montant quivalent de schillings officiels dposs la Banque, la ville a mis 5.490 certificats de travail’ en circulation. Cet argent perdait 1% de sa valeur par mois. Pour garder sa valeur, il fallait y coller des timbres d’une valeur de 1%. Les certificats de travail ont circul ainsi 463 fois pendant les 13,5 mois suivants, gnrant des marchandises et des services pour d’une valeur de 5.490 x 463, soit plus de 2.283.840 millions de schillings. un moment o la plupart des pays en Europe taient en pleine rcession avec pnurie de travail, Wrgl a rduit son taux de chmage de 25% en un an. Le Revenu des impts locaux a augment de 35%, et l’investissement dans les travaux publics de 220%. La taxe dite de monnaie fondante (1% par mois) rcolte par la mairie qui vise la circulation de l’argent en l’incitant changer de mains pour en possder le moins possible chance et viter les taxes payer chaque mois, sest lev 12% de 5.490 schillings soit un total de 658 schillings. Cet argent a t employ dans de l’action publique, non pas au profit d’un individu quelconque mais au profit de la communaut entire. Quand 130 autres collectivits en Autriche ont commenc s’intresser au ce modle, la banque nationale autrichienne a vu son propre monopole en danger, et a interdit limpression de toute monnaie locale. 9.une autre solution possible est apporte par le systme sudois de la JAK banque (Jord Arbede Kapital = terre, travail, capitaux) qui est une banque mutualiste qui appartient ses membres. Cest probablement le systme le meilleur march pour fournir des prts libres dintrts - une fois quon ltablit et qu’on a un montant suffisant dargent faire circuler. En Sude environ 26 000 personnes emploient ce systme et le chiffre daffaires annuel de 2004 tait de 60 millions d’euros. Le principe de base est simple : Les personnes commencent en conomisant pendant quelques mois pour obtenir suffisamment de points de bonification pour obtenir un prt. Une fois quils ont obtenu leur prt, ils se remettent immdiatement pargner, et la fin, quand ils ont rembours le prt, il leur reste 90% du montant du prt en pargne. Il est possible de retirer cet argent de la banque 6 mois plus tard. Le
systme dans son ensemble et la diffrence entre pargnes et prts est ainsi toujours quilibre dans le temps. Lemprunteur devient le prteur et transmet lavantage davoir un prt libre dintrt vers la personne suivante, et ainsi de suite. Lavantage davoir un tel prt quand largent vaut habituellement plus cher (en raison de linflation) est quilibr par le fait que, quand lpargne est retir la fin, cet argent vaut moins. Ainsi nous navons pas besoin dinclure un ajustement inflationniste qui fait pourtant partie des cots habituels d’un prt. 10.comparaison des remboursements pour un prt de 200.000 couronnes La sudoises (SKr) sur 25 ans entre une banque normale et la JAK banque nous montre comment elle fonctionne. Alors qu’une banque normale rajoute 8% d’intrt en moyenne sur les paiements mensuels de 1.568 SKr, la banque JAK cote un peu moins : 1.511SKr par mois mais rpartie diffremment : Le remboursement est de 667 SKr, les honoraires sont de 2% pour le travail de la banque soit 190 SKr et lpargne mensuelle est de 654 SKr qui est bloque sur le compte de l’emprunteur. Le cot total du crdit de la JAK banque sur 25 ans est de 453.300 SKr contre 470.000 SKr dans un tablissement bancaire traditionnel. La grande diffrence intervient 25 ans plus tard, car il ny a aucune conomie la banque classique, alors qu’il y a 90% de la somme emprunte, soit 196.200 SKr la banque JAK, disponibles 6 mois plus tard. titre d’une assurance-risques, les emprunteurs se voient contraints d’acheter des parts d’une valeur de 2% du prt la banque cooprative JAK. Ces titres peuvent tre vendu pendant la mme anne que celle du remboursement total du prt. Un des dispositifs les plus attrayants compar un prt bancaire classique, rside dans le remboursement taux toujours fixe au cours de la priode de remboursement. 11.cots d’un prt bancaire avec un taux dintrt de 8%, recouvrent quatre Les composants diffrents: Les honoraires qui rmunrent le travail de la banque (habituellement autour d’1,7%), une prime de risque ou une assurance, au cas o le prt ne se rembourse pas (environ de 0,8%), une prime de liquidit (comme rcompense pour la personne qui renonce la disponibilit de sa liquidit, dans ce cas de 4%) et un ajustement li l’inflation (pour quilibrer les perte des prteurs dues linflation - selon le taux dinflation - dans ce cas-ci 1,5%). Si nous adoptons une incitation la circulation montaire (ou une taxe l’immobilisation de l’argent) ce qui correspond un droit d’usage de largent, nous pourrions liminer l’intrt de 4% qui correspond la prime de liquidit, ce qui divise par deux le cot des prts et la suite, la part de lintrt sur tous les prix des produits ainsi finance. Si nous mettions en place le systme JAK, cela nous permettrait de diviser ces cots par 2% de plus, pour ne retenir la rmunration du travail de la banque, soit 2%. 12. Une comparaison d’un emprunt dans le systme bancaire habituel, du systme de monnaie fondante (ou de stimulation la circulation montaire) et du systme de la JAK banque) prouve quun mnage allemand moyen qui dispose de 30,000 euros par an, dpense 40%,c.--d. 12,000 d’euros d’intrts dans le systme classique, 6,000 d’euros dans le systme de monnaie fondante, et seulement 3.000 d’euros avec la JAK banque. Si le systme de la JAK banque tait appliqu toute lconomie, a signifierait que les prix pourraient diminuer considrablement, la captation due au cot cach de lintrt rpercut en cascade sur tous les prix disparatrait; 80% de la population qui est lse actuellement par le systme
disposerait de 40% de revenu en plus et pourrait donc de travailler moins. Et nous pourrions finalement avoir un systme montaire durable et responsable, pour lequel la valeur de la monnaie demeurerait stable dans le temps. Ceci signifierait galement que tout projet social culturel ou cologique qui est tout simplement capable de rembourser terme les investissements serait “conomiquement viable”. Une culture totalement nouvelle pourrait voluer et lcart entre les riches et les pauvres se rduirait progressivement. En outre, si des rgions et des pays plus pauvres craient leurs propres monnaies plutt que demprunter aux institutions internationales ou sur les marchs financiers aux taux dintrts levs, elles pourraient d’autant plus prosprer. 13.troisime solution prsente le concept des “monnaies complmentaires (CC) La comme manire la plus facile de contrecarrer les consquences ngatives du systme dintrt et de la mondialisation conomique. Elle dfinit des monnaies complmentaires, comme “moyens de paiement affectation prdfinie, qui ne sont pas censes remplacer les monnaies nationales ou internationales existantes mais les complter » Principalement dans les secteurs ou le systme actuel ne fonctionne pas trs bien: les services publics, les projets sociaux, culturels et cologiques, de nouvelles liquidits peuvent ainsi tre cres sans charger ni le contribuable ni les gouvernements de cots additionnels. Les CC peuvent tre envisages comme un outil puissant pour renforcer la viabilit conomique dun secteur social spcifique ou dune rgion gographiquement limite, chacun avec leurs propres intrts et leurs potentiels. Les CC ont dj souvent fait preuve de leur capacit soutenir et renforcer lconomie locale - particulirement dans des priodes difficiles. Les noms suivants sont quelques illustrations des monnaies sectorielles et rgionales : le Saber et le Chiemgauer seront expliqus en plus de dtail. 14.SABER est une monnaie sectorielle rcemment propose au Brsil, vise Le ducative. 40% de la population du Brsil a moins de 15 ans, ce qui cre un norme problme ducatif. Avec la privatisation de lindustrie du tlphone mobile, le gouvernement a mis en place une surtaxe pour lducation sur chaque facture de tlphone portable. Ceci a gnr des fonds de 1milliard US $ (soit de 3 milliards de Reals) pour lducation en 2004. quoi sert cet argent? En 2004, le Professeur Bernard Lietaer a propos l’introduction un systme de bons appels le “Saber” pour multiplier le nombre dtudiants ayant accs une ducation de troisime niveau. La valeur du Saber sera nominalement identique celle du Real, toutefois il ne sera accept que dans le circuit prdfini de soutien scolaire et accs universitaire et il perdra 20% de sa valeur par an pour viter la thsaurisation des bons. Il sera distribu l’cole chez les plus jeunes - les enfants de 7 ans - , la condition quils choisissent un mentor dune classe suprieure pour leur assurer le soutien scolaire dans leur sujet le plus faible. Le Saber est alors transfr ltudiant plus g, et ainsi de suite, jusqu ce quenfin un an de 17 ans qui veut aller luniversit puisse employer ses Sabers pour payer une partie de son inscription et de sa scolarit. Bernard Lietaer estime que le Saber devrait permettre de multiplier par 10 la somme d’une attribution directe de subventions pour lducation. 15.y a des caractristiques importantes qui distinguent les monnaies Il complmentaires des monnaies traditionnelles. Plutt que dtre orientes vers le profit, elles sont orientes par leur utilisation et l’usage que la collectivit va en faire.
Elles permettent de relier les ressources inemployes avec des besoins non satisfaits, au lieu davoir pour but de fabriquer plus dargent partir de largent. Le lieu de leur acceptation dlimite une « membrane semi-permable » autour de la fonction ou de la rgion pour lesquelles elles sont conues. On ne peut pas les utiliser pour spculer sur les marchs des capitaux internationaux. Elles ne peuvent pas tre utilises par exemple, pour acheter des voitures trangres. Elles agiront selon l’intention pose au pralable, et cest leur avantage. La plupart des monnaies complmentaires n’utilisent pas de systme d’intrts, mais utilisent une stimulation la circulation ou monnaie fondante pour maintenir une dynamique d’changes. Ainsi, elles vitent toutes les grandes consquences associes lintrt. Elles peuvent tre tablies par un processus transparent, et dmocratiquement contrles par les utilisateurs. Les monnaies complmentaires peuvent arrter l’hmorragie des ressources vers les pays faible salaires et charges sociales et autres paradis fiscaux, mettant terme la fuite des ressources et des emplois, en dveloppant la communaut qui les utilise au lieu de la dtruire. Elles crent une situation de coopration gagnant-gagnant. Elles sont multiples et diverses, et vont de relier la promotion des avantages ducatifs la rsolution des problmes du nombre croissant de personnes ges, la promotion de lidentit culturelle celle de la production alimentaire sur le march rgional, l’utilisation cologiquement sensible des itinraires de transport les plus courts jusqu’ la conscience critique de l’utilisation des ressources non-renouvelables, etc. 16.monnaies rgionales fournissent tous les avantages numrs pour des Les monnaies complmentaires et sont spcifiquement conues pour aider la rgion. Que la rgion soit dfinie gographiquement dans une valle ou autour dun lac, qu’elle soit dfinie culturellement par une histoire commune, un dialecte ou ses coutumes, ou plutt par l’conomique, par ses ressources et spcificits de production, moins d’tre protge par son propre mode de paiement, elle est mise mal par la concurrence internationale froce sur fond de ressources montaires rares. Par consquent, un dcouplage partiel de lconomie globale est une des mesures les plus efficaces pour soutenir une consommation renforce des produits rgionaux et des services, et pour maintenir la richesse cre et les excdents supplmentaires d’une rgion. De la mme faon que l’euro a renforce lidentit europenne, une monnaie rgionale renforce lidentit rgionale. En fait, la o, en Europe, des monnaies rgionales ont t prsentes, ce fut un des arguments principaux qui a convaincu les habitants dmarrer l’utilisation. La renaissance rcente des marchs paysans locaux et rgionaux - malgr la proximit des supermarchs - dmontre la volont nouvelle de dvelopper des liens plus troits entre consommateur et producteur. Produire et consommer rgional’ rduit les besoins en transports et en nergie et devrait arrter la grande braderie des services publics (leau, llectricit, le traitement des dchets, les transports etc...) aux investisseurs privs - ce qui, presque partout en Europe, a eu comme consquence des rendre ces services plus chers et moins efficaces. Lutilisation d’une monnaie rgionale permettrait de reprendre la main dmocratique dans leur organisation et contrler leur efficacit. 17.Un exemple dune monnaie rgionale est le Chiemgauer qui circule autour du lac de Constance en Allemagne mridionale. Lance comme monnaie complmentaire par lcole Waldorf de Prien, le systme est construit sur un systme de Bons . La
conception permet tous les participants d’en bnficier. Une bonification de 3 % est donne aux certaines associations rgionales qui achtent les bons de Chiemgauer l’cole. Les associations revendent leurs membres au taux de 1 Chiemgauer pour 1 euro, et soutiennent ainsi leur association. Ils peuvent alors dpenser leurs Chiemgauers dans plus de 200 magasins. Les premiers utilisateurs de la nouvelle monnaie taient des parents d’lves de lcole Waldorf, qui ont achet des bons pour soutenir la construction d’une extension de l’cole. Depuis lors, dautres projets sans but lucratif se sont galement dvelopps, et les participants viennent de toute la rgion. Semblables aux acheteurs modles de Woergl, ils acceptent de payer un droit d’usage de 8% pour garantir la circulation de cette monnaie. Quatre fois par an, un timbre de 2% de la valeur du bon doit tre coll, afin de maintenir sa valeur nominale. Les entreprises qui acceptent les bons peuvent les changer en euros avec une taxe de cinq pour cent, ce qui les incite les utiliser directement pour payer dautres entreprises, des employs, ldition du journal local, etc... Si elles remettent en circulation assez rapidement des bons, elles ne devront pas payer la taxe. Pour la majorit des entreprises participantes, accepter des bons, correspond une dmarche de fidlisation du client. De ce fait, le paiement par les usagers de petites taxes qui sont dductibles de limpt, pour payer une monnaie rgionale n’implique aucune dpense additionnelle. 18.Des modles rgionaux de monnaie tonnamment diffrents sont actuellement l’essai en Europe. Pourquoi cette ide est aussi largement rpandue? Cela peut tre pour trois raisons: 1.Beaucoup dindividus et groupes recherchent des moyens de contribuer la solution de la crise conomique actuelle pour laquelle toutes les vieilles recettes ne semblent plus fonctionner. 2. Il existe diffrentes possibilits lgales pour crer un moyen rgional dchange qui soit avantageux pour tous les participants et offre donc des possibilits intressantes dtre largement accept. 3. Il y a beaucoup dautres raisons de revitaliser lconomie rgionale, au-del des avantages conomiques. tant donn qu’aucune initiative possde toutes les rponses, et que chacun essaie de dvelopper sa propre solution spcifique aux diffrents problmes de sa rgion, le Regio-Network allemand (rseau des rgions) comme plate-forme denseignement et dtude est employe par presque tous. Il a mis en place des runions trimestrielles qui se tiennent dans les endroits o de nouvelles monnaies ont dj dmarr ou sont projetes. Des confrences annuelles (en langue allemande) toujours plus importantes rassemblent tous les activistes et ceux qui veulent tre informs au sujet du dveloppement. En 2004 une premire confrence europenne avec environ 200 participants a eu lieu Bad Honnef, sur le Rhin en nord Westphalie, en Allemagne. (Un CD avec toutes les confrences et prsentations peut tre command : info@ksi.de). En aot 2005 le premier sommet complmentaire de monnaie aura lieu Denver au Colorado, Etats-Unis (www.access.foundation.org). 19.Mon livre intitul L’argent libre dintrt et dinflation’ - a t crit en 1987 et a t traduit en 20 langues (rcemment en Hindi). Il est disponible auprs de l’diteur Seva international. E-courrier: Ursala@hathway.com. Le deuxime livre s’appelle Les monnaies“Regionales - les nouveaux chemins de l Abondancedurable crit ensemble avec Bernard Lietaer, semble tre le premier livre qui a t crit sur cette matire. (Une traduction en anglais sera dite en 2006). Le livre fournit des
informations de base sur le sujet principal avec solutions et exemples du monde entier. Le site web www.RegioNetzwerk.de contient les dernires informations (la plupart du temps en allemand) sur le dveloppement des initiatives et sur leur fond thorique et pratique. Lintroduction des monnaies rgionales peut savrer tre un des outils les plus puissants pour la ralisation dun nouvel ordre dmocratique. Les initiatives et les programmes rgionaux existants sont des partenaires naturels et logiques en Europe. Il y a aujourdhui environ 300 initiatives dans le mouvement rgional en lAllemagne, plus de 2000 groupes Agenda-21, et des douzaines de projets EU/Leader+ (un programme qui favorise le dveloppement rgional dans des secteurs ruraux). En plus de ces groupes locaux, un autre associ pourrait tre le Comit pour les rgions, form pour dfendre le principe de la subsidiarit, qui permettrait que dans des dcisions europennes, ces dcisions soient prises l’chelon le plus pertinent et le plus prs des habitants. Pour des commentaires et informations complmentaires, contactez : margritkennedy@monneta.org