Inqualifiable tuerie. Irrecevable si celle-ci devait émaner d'un fou
solitaire qui pourtant semblerait tout avoir prémédité. Des
militaires maghrébins à Montauban dans un premier temps, puis
retour ensuite à Toulouse d'où il était parti pour frapper à nouveau
dans une école juive cette fois-ci ; sûr que le démentiel flinguer
s'en prend à des symboles forts de la République qui sont autant
devenus des terrains de l'extrême droite, qu'une problématique de
la place qu'on accorde aux étrangers dans nos sociétés
développées et jusqu'où la stigmatisation qu'opèrent, sur les
étrangers, certaines stratégies politiciennes liées à une très forte
droitisation de certaines mouvances, peuvent-elles déteindre sur
les cervelles les plus fragiles ? Extrême droitisation des esprits,
hyper-droitisation des discours ? De Brice Hortefeux à Claude
Guéant, en passant par Nicolas Sarkozy lui-même, chacun son
tour, à son moment choisi, a tenu à marquer son passage aux
fonctions les plus hautes de l'État de sa petite phrase assassine
qui, si elle était destinée à faire rire noir l'ensemble de la majorité,
n'en reste pas pour autant dans les mémoires comme des
commentaires destinés à être vite rangés dans les poubelles de la
République… De "casse-toi, pauv' con" à "quand il y en a un ça
va, mais quand il y en a plusieurs" aux devenus trop classiques
"nous ne pouvons plus accueillir tous les étrangers en France"
nous interpellent quant aux raisonnements de nos politiques dont
le contenu nous font parfois nous demander si ils n'ont pas perdu
la raison, si un chromosome d'épuration ne les aurait pas
contaminé ou si tout simplement, ils ne cherchent pas à définir
une population plus française qu'une autre, des gens qui
travaillent et d'autres pas, de ceux qui se lèvent tôt pour travailler
plus mais dont on n'est pas certain qu'ils gagneront plus… Ce
"parler vrai" qui prétend dire la vérité s'avère pourtant être un
tremplin bien savonneux où s'engouffrent les émulations
xénophobes de tous les acabits… Populisme nationaliste qui s'y
donne à coeur joie, cela donne à la politique la capacité de nourrir
les divisions, de développer la culture du bouc émissaire jusqu'à
voire scander "bleu, blanc, rouge la France aux Français" par
des nationalistes hystériques.
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