Sois « Bêl »et tais-toi! Par Abdel Aziz Hali Il a fallu attendre l’été 2015 pour que la communauté internationale puisse enfin réaliser l’horreur que subit chaque jour le peuple syrien depuis un certain 15 mars 2011. Voilà presque cinq ans que les Syriens vivent au quotidien l’horreur de la guerre civile et la terreur des groupes jihadistes. Entre le marteau de Daech et l’enclume de la branche levantine d’Al-Qaïda (Front Al Nosra, Ahrar Echam, etc.) la mosaïque ethnique de la Syrie a fini par éclater en mille morceaux poussant Chrétiens et autres minorités à fuir le pays pour échapper aux massacres de l’Etat islamique et aux bombardements aveugles du régime et son allié russe. Il a fallu aussi qu’une vague déferlante de réfugiés puisse atteindre l’Europe pour se rappeler les images des archives datant des années 1930, quand les juifs fuyaient les persécutions nazies tout en se répandant à travers les routes européennes pour échapper à une mort certaine. Le rapprochement entre l’holocauste juif et le drame syrien est assez saisissant vu qu’à travers leurs désespoirs et leurs luttes pour la survie, les réfugiés juifs du début du 20e siècle et les Syriens d’aujourd’hui ne doivent leur salut qu’à l’engagement de démocrates européens. Et il a fallu attendre qu’une photo choc d’un bambin (au t-shirt rouge et pantalon bleu, face contre terre, mort) noyé après avoir tenté de rejoindre l’Europe pour que la presse européenne réalise l’étendue du drame syrien.
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