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7
EAN13
9782824712178
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
ALP HONSE ALLAIS
À LA U N E !
BI BEBO O KALP HONSE ALLAIS
À LA U N E !
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1217-8
BI BEBO OK
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– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.« Je ne lis pas souvent les journaux, mais quand je les lis, je ne m’embête
pas. . . »
n
1CHAP I T RE I
La v érité sur l’homme coup é en
mor ce aux dé v oilé e p ar
l’assassin lui-même
me jeta la ler e que v oici, de quelle p er ple xité
s’agite , à ces confidences, mon esprit désemp aré , les g ens deE cœur , les g ens d’élite qui for ment la clientèle du Journal le
conce v r ont sans p eine .
« À Monsieur Alphonse Allais,
« princip al ré dacteur du Journal,
« 100, r ue Richelieu,
« Paris.
« Monsieur le ré dacteur ,
« La le ctur e de v os é crits m’a souv ent ré vélé l’étr oite intimité qui v ous
lie à la p er sonne de M. Lépine , le bien connu chef de la p olice p arisienne .
2À la une ! Chapitr e I
« A ussi ne saurais-je m’adr esser à meilleur inter mé diair e que v ous,
monsieur le ré dacteur , p our pr ojeter sur l’affair e dite de l’« homme coup é
en mor ce aux » la lueur destiné e à en dissip er les soi-disant ép aisses
ténèbr es.
« Peu de jour s après la dé couv erte des funèbr es débris que v ous
sav ez, et de vant l’impuissance p olicièr e , certains plaisantins d’ esprit facile
ré é ditèr ent l’antique facétie : « Ne cher chez p as le ou les assassins. Ce
g ar çon-là s’ est suicidé . »
« Eh bien, cher monsieur , p our une fois, comme dit Kistmae ck er s,
les plaisantins d’ esprit facile avaient raison : « Ne cher chez p as le ou les
assassins. Ce g ar çon-là s’ est suicidé . »
« Il s’ est suicidé , c’ est-à-dir e – pré cisons – qu’il est mort, de sa pr opr e
v olonté , à l’ e x acte minute qu’il désirait.
« Si ce n’ est p as là du suicide , alor s, monsieur le ré dacteur , qu’ est-ce
qu’il v ous faut ?
« Comme instr ument de son trép as, il ne choisit aucun des
stratagèmes p er sonnels jusqu’aujourd’hui d’usag e en telle fin : il préféra la
main d’un ami.
« Ce mot e xig e , et au plus tôt, une e xplication.
« Né de pèr e inconnu, ayant p erdu sa mèr e à l’âg e de set ans ¹ , le
jeune Alcide P . . . ( c’ est le nom de la victime ) fut éle vé dans un or phelinat
r eligieux, duquel il ne sortit plus guèr e que p our entr er comme no vice
dans l’ ordr e des. . .
« V oilà déjà qui e xplique comment la br usque disp arition du p auv r e
g ar çon ne suscita, dans ce que , nous autr es r eligieux, nous app elons le
« monde », aucune app ar ente manifestation.
Alcide P . . ., dont j’étais l’intime ami, me prit un jour à l’é cart, dans
le pré au du couv ent, et me tint ce lang ag e : « T u n’ es p as, frèr e , sans
constater comme je m’abîme de jour en jour dans le g ouffr e du dép
érissement phy sique et moral. La vie m’ est de v enue à ce p oint intolérable ,
1. V ous me p er mer ez bien, monsieur le ré dacteur , d’ ortografier ainsi le nombr e
« sept ». A utr efois on é crivait « ung » et « huict ». L’usag e biffa ce « g » et ce « c »
sup erfétatoir es. La sur vivance du « p » de « sept » est un scandale autr ement grav e , ne v ous
semble-t-il p as, que celui des biens de mainmorte ? (Note de notre correspondant.)
3À la une ! Chapitr e I
qu’au risque de p erdr e mon salut éter nel, je suis disp osé à me tuer , tu
entends bien, frèr e , à me tuer ! »
« Une flamme de résolution brillait au r eg ard d’ Alcide P . . . : son p arti
était pris, je le sentais, far ouchement.
« C’ est alor s que , afin de sauv er l’âme du p auv r e g ar çon, je lui offris
la combinaison suivante : je le tuerais, après quoi lui, ar rivé au ciel,
inter cèderait p our moi, cep endant que , de mon côté , je n’aurais p as tr op de
tout le r estant de mon e xistence p our e xpier un aussi o dieux forfait.
« Et, maintenant, je me sens étr eint p ar le r emords et surtout – ne le
cachons p oint – p ar la crainte d’un châtiment ter r estr e .
« V oulez-v ous donc av oir l’ oblig e ance , monsieur le ré dacteur ,
d’implor er de M. Lépine et des autr es justicier s de la République l’assurance
for melle qu’il ne me sera rien fait.
« Et je dirai tout !
« Si, d’autr e p art, la dir e ction du Journal était disp osé e à me p ay er
conv enablement le ré cit, dans tous ses détails, de cee curieuse op ération,
on p our rait s’ar rang er ( v ous auriez, bien entendu, v otr e p etit tant p our
cent).
« En l’aente d’une double rép onse fav orable , v euillez, monsieur le
ré dacteur , agré er , etc., etc.
« Frèr e J. . . »
M. Lépine , à qui j’ai communiqué cee étrang e ler e , n’ est p as loin
de cr oir e à quelque my stification. Ça de vient une idé e fix e chez lui.
n
4CHAP I T RE I I
Pour se donner une contenance
monde , j’ai quelques cadav r es sur la conscience ,
p as mal même , et quand j’y p ense , un p etit frisson me court àC fleur de p e au et la lividité envahit ma sy mp athique phy sionomie .
D es femmes, surtout.
Oh ! que j’ en ai v u mourir de ces malheur euses !
Les unes, dir e ctement sous mes coups ; les autr es, victimes de la p
assion malheur euse que leur inspirait ma b e auté fatale .
L’une d’ elles, p ourtant, eut de la chance .
La p auv r ee s’était pré cipité e d’une fenêtr e du cinquième étag e . Elle
eut la chance de tomb er sur un vitrag e , mais de tomb er , comment
diraije ? . . . p ar le gr os b out.
D e telle sorte qu’ elle se tira de cee av entur e assez heur eusement,
sauf d’innombrables coupur es audit. . . gr os b out.
Je me rapp elle même un mot fort drôle du mé de cin qui la p ansait
« Est-ce que ça se verra, do cteur ? demandait l