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HISTORY(HISTOIRE)
Anne HUGON
Cet enseignement se propose de revenir sur le préjugé tenace selon lequel lAfrique naurait pas dhistoire du moins pas avant larrivée des Européens. En
évoquant la modernisation de plusieurs Etats africains du 19e siècle, les mutations religieuses et culturelles, lévolution du commerce intérieur et extérieur, les
grands mouvements de population, lémergence de nouvelles catégories sociales ou encore les débuts de la conquête coloniale, on verra à quel point lAfrique est
et depuis toujours un continent riche dhistoire.
Le cours sappuiera sur des documents historiques variés, éclairant les aspects politiques, sociaux, culturels, religieux et économiques dun continent aussi vaste
que méconnu. Deux heures par semaine sont prévues pour cette initiation, qui fait partie depuis longtemps des enseignements proposés en 1ère année. Cet
enseignement peut être suivi par celui, complémentaire, portant sur lAfrique au 20e siècle (S2) ; mais ce nest pas automatique car les deux enseignements sont
indépendants lun de lautre.
1954)
Pierre VERMEREN
Au XIXe siècle, lirruption coloniale des puissances européennes est perçue par les musulmans de Méditerranée comme une intrusion des chrétiens quil faut
combattre au nom de la défense du dar‐el‐islam (la terre de lislam). Une telle vision religieuse de ces évènements historiques nest que marginalement partagée
par les puissances coloniales, et la religion nest quun aspect secondaire de limpérialisme européen. Parfois même, sous la IIIe République, des administrateurs
coloniaux sessayent à des politiques résolument antireligieuses. Au milieu du XXe siècle, lors de la décolonisation, la dimension religieuse est même littéralement
évacuée des problématiques du moment. Pourtant, de manière explicite, indirecte, voire souterraine, la question religieuse a bien été au coeur des enjeux
impérialistes français, notamment dans les territoires ottomans, arabes et berbères que la France a dominés ou contrôlés en Méditerranée. La question est même
triple. Elle concerne demblée le christianisme, que des missionnaires veulent développer en Afrique du Nord (politique des Pères blancs) ou au Levant (écoles
confessionnelles), tandis que perdure la vieille question de la protection des chrétiens dOrient. Puis elle concerne lislam, dabord perçu comme un ennemi quil
faut contenir, puis comme un allié qui favorise le contrôle colonial, et dont il faut sassurer de la collaboration des dignitaires. LEmpire colonial français,
fonctionnarise, forme et salarie le personnel et les responsables du culte musulman en Algérie, indépendamment de la politique laïque conduite en métropole.
Puis la renaissance de lislam, sous la forme du panislamisme, inquiète surtout les intellectuels catholiques, plus rapidement conscients de la puissance
mobilisatrice de salafisme que les administrateurs coloniaux. Elle concerne enfin le judaïsme, tous les pays de la rive sud comptant de petites communautés
juives, que les juifs de métropole rêvent démanciper, tandis que les administrateurs coloniaux les regardent comme de possible alliés « indigènes ».
Durant le premier semestre, on étudiera principalement la place et le statut de la question religieuse dans limpérialisme français. A la décolonisation,
limpérialisme a été principalement conçu comme une affaire économique. Quand cette thèse a été démentie, la colonisation a été perçue comme une affaire
politique et géopolitique dans le jeu des rivalités des puissances européennes. Ces deux thèses ne peuvent cependant occulter la complexité du processus colonial,
dont il convient de réévaluer la place du religieux, en particulier dans le monde colonial musulman français en Méditerranée.
Au second semestre, on sintéressera aux spécificités et aux contradictions de la politique religieuse de la France coloniale à lépoque de la laïcité officielle.
LEmpire colonial échappe à peu près totalement à cette idéologie dEtat. Entre une politique officielle de gestion de lislam, et un revival catholique colonial, la
République laïque doit répondre à des revendications religieuses, mais surtout se confronter au « réveil de lislam ». Celui‐ci constitue une menace croissante,
quoique mal perçue, sur les empires coloniaux.
Philippe BOUTRY, Vincent ROBERT
Après le gigantesque ébranlement qua constitué la Révolution Française, tous les Européens ont été amenés à participer à la vie politique au XIXe siècle. Selon
leurs idées, leurs valeurs ou leurs conditions, ils ont choisi entre les nostalgiques de lordre ancien, les libéraux, les républicains, les socialistes, les démocrates
chrétiens, les nationalistes les anarchistes. Ce sont ces cultures politiques dont nous sommes encore les héritiers qui font lobjet de ce cours.
contemporains
HISTORY(HISTOIRE)
Christophe PICARD, Pierre VERMEREN
Ce cours offre une introduction à lhistoire du Maghreb depuis la conquête arabe du VIIIe siècle jusquà laffirmation des États arabes contemporains. Il
sorganise autour de la question des rapports entre « Berbères » et « Arabes », à commencer par une réflexion sur le sens de ces termes. Christophe Picard
assurera cinq séances sur lépoque médiévale, et Pierre Vermeren les séances suivantes de la fin de l'époque moderne au Maghreb indépendant.
2010)
Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne
Robert FRANK, Henri MEDARD, Pierre VERMEREN
Ce cours vise quatre objectifs principaux :
Faire comprendre la notion de « relations internationales » et leur réalité et faire sentir leur importance qui nest pas évidente (en ce début de XXIe siècle, notre
vie quotidienne dépend essentiellement des affaires internationales et, pourtant, la plupart des médias accordent bien plus de place aux affaires nationales).
Décrire et analyser les systèmes internationaux qui se sont succédé de 1890 à nos jours, avec trois coupures fondamentales : la Seconde Guerre mondiale,
véritable « bissectrice du siècle », les années soixante dix qui mettent en crise ce système et instaurent un « nouveau désordre mondial » ; les bouleversements de
1989‐1991 qui abattent une des deux superpuissances et laissent la place à lhyperpuissance américaine, sans pour autant régler la question du « désordre
mondial » persistant jusquà nos jours. Mettre en perspective historique les dynamiques transnationales, cest‐à‐dire ces forces qui, circulant à travers les
frontières, hors des circuits étatiques, modifient, renforcent ou fissurent les systèmes internationaux, et finissent par constituer une société ou une communauté
internationale. Raconter une histoire, celle des acteurs qui ont compté, dans la paix et la guerre, dans les décisions de politique internationale, comme dans la
circulation mondiale des idées, des idéologies ou des grandes modes culturelles, de la reine Victoria aux Rolling Stones, de Guillaume II au groupe Tokio Hotel, de
Louis Armstrong à George W. Bush ou de Marie Curie au discours à lONU de Dominique de Villepin
Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne
Anne CONCHON
Ce cours a pour objectif détudier les structures et les évolutions de la France à lépoque moderne en les replaçant dans le contexte européen des grands courants
intellectuels (humanisme, Lumières), religieux (réforme, contre‐réforme), politiques, sociaux et économiques. On examinera également la place de la France
dans le système international formé par les relations entre les États européens. Deux grandes séquences chronologiques seront ainsi distinguées de part et
dautre des années 1650.
Henri MEDARD
LAsie orientale et du Sud‐Est connait au XXe siècle de très profondes transformations sur tous les plans. En début de période, les puissances impériales la
dominent quasi totalement : en marge de lAsie du Sud‐Est, presque entièrement colonisée, et de la Chine en pleine crise, le Japon qui sindustrialise est