un accompagnement des maîtres pendant une année ils se réunissent mensuellement pour réfléchir et créer de nouveaux outils
3
pages
Français
Documents scolaires
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres
3
pages
Français
Documents scolaires
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres
Niveau: Secondaire, Collège, Sixième
– un accompagnement des maîtres : pendant une année, ils se réunissent mensuellement pour réfléchir et créer de nouveaux outils. La situation Notre propos se limitera aux actions menées en 1999-2000 dans une classe de 6e allégée du col- lège Fernande-Benoist d'Hazebrouck. En sep- tembre 99, cette classe compte 14 élèves qui n'ont aucune chance de survie si on les intègre dans des structures traditionnelles : aucun n'a les compé- tences de lecture requises pour une entrée en 6e, certains reconnaissant à peine les mots-outils : avec, de, par, pour… Aux tests de Casimir, ce groupe obtient un score moyen global de 38,1 % pour les champs standards de Français alors que l'établissement se voit attribuer 61,9 % pour les mêmes items. Ces élèves bénéficient de trois heures de tra- vail au site informatique par semaine sur les six heures de Français inscrites à l'emploi du temps. On y pratique une pédagogie individualisée, différenciée (avantage non négligeable de l'in- formatique : chaque élève suit un plan de travail personnalisé, aucun ne fait la même chose que le voisin, chacun travaille le point qui lui est propre), entrecoupée de moments de travail collectif pour la lecture. Les activités des élèves dans les phases successives Les feuilles de route: modalités pratiques Quand les élèves entrent en classe, le professeur leur distribue les feuilles de route relatives aux logiciels Atelier de lecture1, Lectron Junior2 ou Butinage3.
Voir
- expression écrite
– un accompagnement des maîtres : pendant une année, ils se réunissent mensuellement pour réfléchir et créer de nouveaux outils. La situation Notre propos se limitera aux actions menées en 1999-2000 dans une classe de 6e allégée du col- lège Fernande-Benoist d'Hazebrouck. En sep- tembre 99, cette classe compte 14 élèves qui n'ont aucune chance de survie si on les intègre dans des structures traditionnelles : aucun n'a les compé- tences de lecture requises pour une entrée en 6e, certains reconnaissant à peine les mots-outils : avec, de, par, pour… Aux tests de Casimir, ce groupe obtient un score moyen global de 38,1 % pour les champs standards de Français alors que l'établissement se voit attribuer 61,9 % pour les mêmes items. Ces élèves bénéficient de trois heures de tra- vail au site informatique par semaine sur les six heures de Français inscrites à l'emploi du temps. On y pratique une pédagogie individualisée, différenciée (avantage non négligeable de l'in- formatique : chaque élève suit un plan de travail personnalisé, aucun ne fait la même chose que le voisin, chacun travaille le point qui lui est propre), entrecoupée de moments de travail collectif pour la lecture. Les activités des élèves dans les phases successives Les feuilles de route: modalités pratiques Quand les élèves entrent en classe, le professeur leur distribue les feuilles de route relatives aux logiciels Atelier de lecture1, Lectron Junior2 ou Butinage3.
- hazebrouck
- cin- quantaine de fils rouges du cd-rom
- idée directrice de l'observatoire-laboratoire de la maîtrise de la langue d'hazebrouck
- logiciel
Publié par
Langue
Français
TIC et ÈlËves en difficultÈ
retour sur une annÈe de travail
Jean Hamez PROFESSEUR COLL»GE FERNANDE-BENOIST, HAZEBROUCK
Des mÈthodes et des logiciels conÁus pour prendre en compte les difficultÈs des ÈlËves et les faire progresser en leur proposant des activitÈs individuelles et collectives complÈmentaires.
40APPLICATIONS EN FRAN«AIS
il est un domaine o˘ les TIC trouvent leur efficacitÈ, cÕest bien celui de lÕaide aux ÈlËves en difficultÈ. La preuve en est administrÈe par les enseignants dÕune petite ville du Nord de la France (Hazebrouck, 24 000 habitants) qui se sont mobilisÈs depuis 1996, dans le cadre de lÕObservatoire-Laboratoire de la maÓtrise de la langue dÕHazebrouck, pour faire diminuer, avec le secours de lÕinformatique, le taux dÕÈchec sco-laire, en traitant le problËme de lÕillettrisme pro-e gressivement depuis le CP jusquÕ‡ la 5. Amener les ÈlËves ‡ une meilleure maÓtrise de la langue est en effet le meilleur moyen de les aider ‡ sur-monter leurs difficultÈs, lÕillettrisme Ètant ‡ la base de la majeure partie de leurs problËmes.
La nÈcessitÈ dÕune remÈdiation rapide LÕidÈe directrice de lÕObservatoire-Laboratoire de la maÓtrise de la langue dÕHazebrouck est de cer-nerau plus tÙtles difficultÈs de lÕÈlËve pour y apporterle plus rapidement possiblela remÈ-diation appropriÈe. DËs quÕon constate, en CP par exemple, que tel enfant est gÍnÈ par des pro-blËmes de latÈralisation, on lui propose les logi-ciels propres ‡ y porter remËde. Cela suppose: ÐlÕaide matÈrielle de la municipalitÈ qui a acceptÈ de doter chaque CP, CE2 et CM2 dÕun ordinateur, soit une cinquantaine de machines; Ðune formation des enseignants aux nouvelles technologies et une sensibilisation accrue aux r lËml tr
Ðun accompagnement des maÓtres : pendant une annÈe, ils se rÈunissent mensuellement pour rÈflÈchir et crÈer de nouveaux outils.
La situation Notre propos se limitera aux actions menÈes en e 1999-2000 dans une classe de 6allÈgÈe du col-lËge Fernande-Benoist dÕHazebrouck. En sep-tembre 99, cette classe compte 14 ÈlËves qui nÕont aucune chance de survie si on les intËgre dans des structures traditionnelles: aucun nÕa les compÈ-tences de lecture requises pour une entrÈe en e 6 ,certains reconnaissant ‡ peine les mots-outils : avec, de, par, pourÉ Aux tests de Casimir, ce groupe obtient un score moyen global de 38,1% pour les champs standards de FranÁais alors que lÕÈtablissement se voit attribuer 61,9% pour les mÍmes items. Ces ÈlËves bÈnÈficient de trois heures de tra-vail au site informatique par semaine sur les six heures de FranÁais inscrites ‡ lÕemploi du temps. On y pratique une pÈdagogie individualisÈe, diffÈrenciÈe (avantage non nÈgligeable de lÕin-formatique :chaque ÈlËve suit un plan de travail personnalisÈ, aucun ne fait la mÍme chose que le voisin, chacun travaille le point qui lui est propre), entrecoupÈe de moments de travail collectif pour la lecture.
Les activitÈs des ÈlËves dans les phases successives Les feuilles de route: modalitÈs pratiques Quand les ÈlËves entrent en classe, le professeur leur distribue les feuilles de route relatives aux 1 2 logicielsAtelier de lecture , Lectron Junior 3 ouButinage .Il sÕagit de fiches personnelles qui suivent lÕÈlËve tout au long de lÕannÈe. Selon le logiciel, le professeur coche sur la feuille, lors de la prÈparation de son cours, lÕexer-cice ‡ faire et lÕÈlËve indique lui-mÍme la date et le score; ou bien le professeur indique sur la feuille le titre du texte ‡ Ètudier et lÕÈlËve fait tous les exercices liÈs ‡ ce texte et remplit au fur et ‡ mesure le tableau des scores; ou encore le
professeur entoure les questions ‡ traiter pen-dant la sÈance.
Phase 1: rÈconcilier les ÈlËves avec la lecture, les amener ‡ lire le message quÕils ont sous les yeux sans en inventer un autre, activer des images mentales LogicielLÕAtelier de lecture, section Lecture par propagation. Mode de travail collectif (lÕor-dinateur est couplÈ ‡ une tablette de rÈtropro-jection, le logiciel se dÈroule sur grand Ècran) pour sept ÈlËves. Pendant ce temps les autres ÈlËves continuent leurs travaux individuels (dans la mÍme salle). 1. Les ÈlËves dÈchiffrent ‡ tour de rÙle et lisent ‡ haute voix les diffÈrents composants dÕun mes-sage court et simple, composants qui sÕenrichis-sent peu ‡ peu pour devenir groupes de sens avant dÕenglober le message entier. Le professeur manie le clavier. Chaque appui sur une touche fait apparaÓtre en surbrillance les dif-fÈrents mots de la phrase qui seront lus ‡ haute voix. CÕest le moment propice pour dÈtecter les erreurs de dÈchiffrement : ´ cirque ª est lu ´ sisque ª, ´ botte ªest lu ´boute ªet ´amËnent ªnÕest pas dÈchiffrÈÉ Quand tous les mots ont ÈtÈ bien lus isolÈment, les ÈlËves lisent des groupes de sens de plus en plus importants: ´Les garÁons/ ducirque / amË-nent / une grande cage ronde / avec des barreaux ª, ´ LesgarÁons du cirque/ amËnent / unegrande cage ronde avec des barreaux. ª Et tous liront l phrase dans son intÈgralitÈ. SÕil est vrai que ce nÕest pas comme cela quÕon lÕexpÈrience prouve que cÕest comme cela quÕ peut rectifier de graves dÈfauts de lecture. 2. Les ÈlËves font ´leur cinÈma mentalª :qu veut dire le texte lu? ¿ quoi cela correspond-il Chacun explique avec ses propres mots ce quÕil retenu. 3. Ils sont invitÈs ‡ rÈpondre ‡ une sÈrie de ques tions portant sur la forme et sur le sens du message On observe que, dans la phase de dÈchiffre ment, les actions de solidaritÈ sont frÈquentes les plus avancÈs aidant les plus faibles, et le discussions sont nombreuses.
Phase 2: amÈliorer la discrimination visuelle, favoriser la combinatoire quand elle nÕest pas acquise LogicielLÕAtelier de lecture,sections RepÈrage de lettres et Reconstruction de mots. Mode de travail individuel. Parmi les 70 exercices proposÈs, lÕÈlËve sÈlec-tionne celui que le professeur a prÈvu sur la feuille de route; il repËre, ‡ lÕintÈrieur de mots, des lettres ou groupes de lettres ; ‡ lÕaide de lettres ou de groupes de lettres, il reconstruit des mots. MalgrÈ leur apparente facilitÈ, ces exercices sont source de nombreuses difficultÈs mais pro-voquent des prises de conscience chez les ÈlËves.
Phase 3: rÈconcilier avec le code Ècrit en amÈliorant la lecture, accroÓtre le vocabulaire, favoriser la comprÈhension Logiciel multimÈdiaLe Lectron Junior. Mode de travail individuel, chacun disposant dÕun casque. LÕÈlËve travaille sur le texte que le professeur a indiquÈ sur sa feuille de route en fonction des difficultÈs propres ‡ chacun. Il sÕagit dÕun des 50 textes figurant sur le CD-Rom ou dÕun des 200 textes sonorisÈs, crÈÈs par des Èquipes de professeurs et tÈlÈchargeables gr‚ce au logiciel ‡ 4 tÈlÈcharger gratuitementImpornet . Il sÕagit dÕun logiciel basÈ sur la rÈussite de lÕÈlËve : tout a ÈtÈ prÈvu pour quÕil rÈussisse et soit ainsi placÈ dans la spirale du succËs. Les ÈlËves sont extrÍmement demandeurs, nt pas mÍme sÕils doivent recom-nt le mÍme exercice, en arrivent and ils nÕobtiennent pas le score s contre le professeur ni contre ais contre eux-mÍmes.
giciel sous DOS diffusÈ par les …ditions de ialette 48500 La Canourgue (04 66 32 97 25). DiffusÈ par les …ditions de la Vialette et par DE4 418, avenue Roland-Garros 78533 Buc 1 39 56 17 56), Le Lectron Junior sÕadresse e x ÈlËves du CP ‡ la classe de 5 . Le Lectron e e nior concerne les ÈlËves de la 6‡ la 3 . e ee iste aussi un Lectron Latin (5 , 4et 3 ). usÈ par les Editions de la Vialette et par CDE4. adresse http://www.lille.iufm.fr/labo/butinage/ ns_lectron.htm
APPLICATIONS EN FRAN«AIS41
Phase 4: rÈconcilier avec lÕeffort que demandent la recherche dÕun document, sa lecture, sa comprÈhension et la formulation dÕune rÈponse ou dÕun avis personnel LogicielButinage, outil de navigation contrÙlÈe sur Internet. Mode de travail individuel, chacun se trouvant sur une machine connectÈe ‡ Internet. Pourquoi utiliserButinageet nonInternet ExplorerouNetscape? Parce que tout y a ÈtÈ prÈvu pour quÕInternet devienne pÈdagogique. LÕÈlËve a un vÈritable projet, un thËme ‡ explorer (le fil rouge), il ne sÕagit pas de naviguer pour naviguer ;il nÕa pas ‡ employer un moteur de recherche (du type Yahoo ou Altavista) qui le noie-rait sous un flot dÕinformations; il nÕa pas ‡ taper des adresses URL plus obscures les unes que les autres ; il est guidÈ dans sa recherche (mots-clefs) ; il ne risque pas de se perdre sur un site ´dange-reux ª (dans la mesure o˘ lÕenseignant a choisi de limiter lÕaccËs aux seuls sites rÈpertoriÈs). LÕÈlËve sÈlectionne le thËme que le professeur a prÈvu sur la feuille de route. Il se voit proposer une sÈrie de questions. Pour chaque question, il aura ‡ rechercher le document qui convient (il doit sÈlectionner un mot-clef dans une liste), lire le document pour trouver lÕinformation (la rÈponse ‡ la question posÈe), formuler et Ècrire une rÈponse. ¿ partir du mois de dÈcembre, tous les ÈlËves sont capables de travailler sur un thËme simple : Les Aventures de Jeannot, le lapin fou, une sÈrie de BD. Il est indispensable que le professeur voie au fur et ‡ mesure les rÈponses des ÈlËves pour les faire rectifier progressivement, par un dialogue constructif, en sÕintÈressant dÕabord ‡ la perti-nence de la rÈponse (a-t-on rÈpondu ‡ la question posÈe ? complËtement ?), ensuite ‡ la correction syntaxique (il faut rÈpondre par une phrase) et enfin ‡ lÕorthographe. Les thËmes abordÈs sur Internet Ètant extrÍ-mement variÈs, on trouve aisÈment celui qui convient ‡ chaque ÈlËve. Peu importe quÕil sÕagisse dÕune recherche documentaire en SVT ou en His-toire-GÈographie ; lÕobjectif premier nÕest pas lÕac-quisition des connaissances dans ces disciplines mais bien lÕamÈlioration de la lecture, de la com-prÈhension et de lÕexpression Ècrite. ¿ la cin-quantaine de fils rouges du CD-Rom sÕajoutent ceux que lÕon crÈe soi-mÍme ou qui ont ÈtÈ crÈÈs 5 par des Èquipes de professeurs.
Phase 5: RÈconcilier avec lÕexpression Ècrite 6 LogicielLÕAtelier dÕÈcriture, section JÕapprends ‡ faire des phrases. Mode de travail individuel (il est indispensable que le professeur donne son avis rÈguliËrement et rapidement sur le travail hn .
42APPLICATIONS EN FRAN«AIS
Aux ÈlËves en difficultÈ, incapables de b‚tir des phrases par manque de structure,LÕAtelier dÕÈcriturepermet, par un systËme de multife-nÍtrage, dÕÈcrire dans un traitement de texte tout en ayant un modËle sous les yeux. AprËs la lecture deLa ChËvre de M. Seguin, la consigne dÕÈcriture est de dÈcrire un animal sans le nommer pour le faire dÈcouvrir aux autres par la suite. Le texte-exemple est une variation sur la description de la chËvre. Ce travail fait naÓtre de trËs nombreuses ques-tions tant sur le fond :´ Je voudrais dire queÉ Comment faire ? ªque sur lÕorthographe :´Com-ment Ècrit-on ÒlapinÓ? O˘ mettre le i de agneau ? ª.
Bilan de lÕannÈe En termes de compÈtences, en fin dÕannÈe, tous les ÈlËves savent lire, leur comprÈhension nÕÈtant limitÈe que par leur QI et lÕÈtendue de leur voca-bulaire. Ils sont capables de transcrire par Ècrit un message oral en respectant la phonÈtique du texte :leurs Ècrits sont devenus nettement plus lisibles. Presque tous les ÈlËves sont capables de distinguer les noms des verbes et des adjectifs, mais seuls cinq ÈlËves manient les notions abs-traites de sujet et de complÈment. Des Èvaluations pratiquÈes en septembre 1999 et en juin 2000 montrent que pour le mÍme texte de 45 mots Ðle pourcentage moyen de mots mal orthogra-phiÈs au point de rendre leur reconnaissance impossible passe de 10% ‡ 2% ; Ðle pourcentage moyen de mots bien orthogra-phiÈs passe de 65% ‡ 90% ; Ðla note moyenne sur 20 passe de 2,5 ‡ 11,6. En guise de conclusion, il faut remarquer que ce dispositif se montre efficace parce quÕil est cohÈ-rent. Jamais les ÈlËves nÕont lÕimpression dÕÍtre au site informatique ´pour rien, pour passer le temps ª.Ils savent que tout ce quÕon y fait a un sens. CÕest pour cela quÕils adhËrent pleinement au projet et non par go˚t de la nouveautÈ comme on le pense parfois (une nouveautÈ qui dure neuf mois nÕa plus grand-chose ‡ voir avec la notion mÍme de nouveautÈ). Un autre atout de cette mÈthode est quÕelle rompt totalement avec lÕÈcole traditionnelle qui, pour ces ÈlËves-l‡, est le sym-bole cuisant de lÕÈchec. Le travail sur papier traÓne avec lui le relent de tout ce quÕils dÈtestent pro-fondÈment. Le support de lÕÈcran est neutre de ce cÙtÈ-l‡ et permet mÍme, comme on lÕa vu, de mul-tiples retours ‡ lÕÈcrit vÈcus de faÁon positive. ●
5. ¿ tÈlÈcharger ‡ http://www.lille.iufm.fr/labo/butinage/ productions_butinage.htm 6. Logiciel diffusÈ par les …ditions de la Vialette et par CDE4.
