Niveau: Secondaire, Lycée, Terminale
1 Noémie AULOMBARD - 2010 HIC CLAVIS, ALIAS PORTA Parfois, il te vient une envie de comprendre. Tu ne sais d'où elle vient, ni ce qu'elle te veut. Elle surgit d'un coin sombre et te saisit à la gorge. Tu me dis qu'il y a une sorte d'urgence, dans tes mouvements, dans tes paroles, dans tes gestes de tête, une urgence à comprendre à quoi rime l'ordinaire. Comprendre… mais quelle est cette compréhension, cette urgence à saisir le sens de la réalité, de l'ordinaire, de tout, en somme ? Moi je ne te réponds pas, prostré devant une table. Les murs gris se regardent. Je n'ai rien à te dire, rien à avancer. Tes mots trébuchent lorsqu'ils s'approchent de moi, tes mots qui ne servent à rien, tellement ils sont flous et denses à la fois. Ils ricochent sur le mur gris d'en face. Les murs gris nous enferment, toi et moi. Ensemble. J'ai parfois l'impression qu'ils se rapprochent lentement, qu'un jour, ils nous broieront et nous réduiront en une poussière sombre, un peu sale. Je reste droit, assis à cette table, projetant mon regard sur le mur d'en face. Je le guette. Je regarde toujours en face, le cou toujours raide, dans une attitude presque altière, d'un air presque cynique, dans une sorte de tension indicible.
- peau
- sorte d'étreinte étouffante
- abri des regards
- ton cœur
- songes de peaux, de caresses et d'étreintes
- contact direct
- regard
- corps
- moi-même… pour moi