Niveau: Secondaire, Collège, Troisième
49 C AH IER S P H I L O S O P H I Q U E S n ° 12 6 / 3e tr im es tre 2 01 1 MICHEL HENRY ET LA CONSCIENCE DE LA VIE AFFECTIVE Jean-Michel Longneaux Comment comprendre que nous puissions avoir conscience de notre vie affective ? Si l'on prend au sérieux les analyses de Michel Henry, cette expérience commune devrait être impos- sible. Si c'est la vie et l'expérience qui doivent nous servir de guides, alors il faut intégrer les acquis incontournables de la phénoménologie matérielle et la dépasser. eut-on, comme le prétend Michel Henry, affi rmer que dans le monde, il n'y a que des « cadavres1 » ? Que la vie est réfractaire à toute forme d'extériorité ? Que toute tentative de prise de conscience de soi est par principe une déréalisation, un « meurtre2 » ? La vie doit-elle craindre la lumière du jour, ne peut-elle jouir d'elle-même que dans la « nuit3 » et la clandestinité4 ? La radicalité des propos de Michel Henry tient à une distinction sur laquelle il n'aura de cesse – du Bonheur de Spinoza (1944)5 à Paroles du Christ (2002)6 – de revenir. Tout ce qui existe, existe pour nous en tant qu'il apparaît en quelque façon.
- réalité en personne
- intuition de l'importance de l'invisibilité de la vraie vie
- carac- téristique de la réalité
- phénoménologie de la vie
- auto
- acquis incontournables de la phénoménologie matérielle