Niveau: Secondaire, Lycée, Première
CAHIERS DU CENTRE DE RECHERCHES HISTORIQUES, n° 39, avril 2007 ÉCRIRE DE SA PRISON L'EXPÉRIENCE DE THÉOPHILE de VIAU Michèle ROSELLINI Les écrits de prison de Théophile ont longtemps été traités comme documents de son procès. La tendance était dominante à l'époque où l'historiographie s'attachait à constituer la chronologie et les enjeux d'une affaire qui n'intéressait pas seulement la biographie d'un homme de lettres, mais l'histoire littéraire du XVIIe siècle dont elle était une césure majeure. L'éditeur des pièces du procès, Frédéric Lachèvre 1, avait donné indifféremment à tous les textes du corpus – les poèmes comme les factums et apologies – le statut d'archives. Antoine Adam, en tant que premier biographe du poète libertin, leur avait fait un sort à part, dans le chapitre de son ouvrage consacré au procès et à la mort de celui-ci2, pour combler la pénurie des sources sur cette période. Mais des travaux récents leur ont restitué leur statut d'œuvres littéraires. Joan Dejean, dans une étude pionnière 3, a mis en évidence la part fictionnelle engagée dans l'écriture autobiographique de Viau, reliant les poèmes et la prose narrative produits en prison, au récit à la première personne publié juste avant l'incarcération sous le titre de Première journée. Plus récemment Stéphane Van Damme 4, réévalue le statut littéraire de ces textes en déplaçant le point de vue : les envisageant dans le contexte de la polémique que dessine l'ensemble des publications imprimées pendant la durée du procès de Théophile, il permet à la fois d'y reconnaître la part d'élaboration fictionnelle et
- juste avant l'incarcération sous le titre de première journée
- mythologie gréco-latine
- chapitre liminaire de la première journée
- poète du siècle précédent
- situation d'énonciation
- théophile
- récit d'incarcération
- histoire littéraire du xviie siècle